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La Corée du Sud face au coronavirus – 2e partie: Explosion (19 février-3 mars)

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Archivons l’expérience coréenne (suite)

Cet article est le deuxième d’une série de trois visant à établir la chronologie de la gestion de l’épidémie du coronavirus par la Corée du Sud. Le premier, intitulé Émergence (20 janvier-18 février), montre comment les Coréens ont vécu la détection des 31 premiers cas sur leur territoire. Ils ne comptent pas encore de décès lié au coronavirus et la contagion semble sous contrôle, au prix de très nombreux efforts décrits dans la première partie de cette série (màj: la 3e partie Endiguement est désormais en ligne).

Durant les dix jours qui précèdent l’explosion de l’épidémie le 19 février, il n’y a eu en effet que 7 nouveaux malades détectés dans tout le pays. Le président coréen croit alors à la prochaine disparition du coronavirus. Mais les autorités vont rapidement déchanter quand un important foyer est découvert à Daegu, ville du sud-est de la Corée, où s’est rassemblé un millier de fidèles d’une organisation religieuse. La 31e personne détectée positive au coronavirus a participé à cette rencontre et va être la mèche de l’explosion de l’épidémie en Corée du Sud:

Les événements vont donc s’enchaîner très rapidement. Il n’est pas possible de tout recenser ici et il a fallu faire des choix qui, au-delà de leur part de subjectivité, sont orientés par une série de questions. Comment les Coréens ont-ils réagi à cette flambée de l’épidémie? Quelles difficultés ont-ils surmontées? Que pouvons-nous apprendre de leur gestion de la crise? De quelles bonnes pratiques pouvons-nous nous inspirer?

Comme pour l’article précédent, la grande majorité des sources utilisées provient d’une vaste revue de presse du JoongAng Ilbo et du Korea Herald. Étant très nombreuses, elles ne sont pas citées dans l’article mais vous pouvez télécharger le fichier de 54 pages avec tous les articles et extraits d’articles utilisés en suivant ce lien (pdf). Les autres sources sont en revanche mentionnées en liens hypertexte dans l’article.

Enfin, voici quelques points clés qui apparaissent au fil de cette chronologie:

  • Le parallèle entre la France et la Corée du Sud est assez troublant: premier décès le 19 février d’un côté, le 20 février de l’autre; explosion des cas à l’est des deux pays suite à un rassemblement religieux quasiment au même moment en France et en Corée du Sud.
  • La sensibilisation et la mobilisation de la population et du personnel politique coréens impressionnent, alors qu’au même moment la situation était encore prise à la légère en France.
  • Le point faible du contexte coréen est constitué par les immenses rassemblements religieux, les méga-églises et l’influence de groupes à tendance sectaire.
  • Le taux de mortalité reste extrêmement faible, entre 0,6% et 0,8%, contre 7% en France début avril (mais il sera alors de 1,6% en Corée).
  • La pénurie de masques est un problème récurrent, malgré une production quotidienne de 10 millions d’unités (contre 3,3 millions par semaine en France).
  • La zone la plus touchée dans le sud-est du pays connaît également une pénurie de lits dans les hôpitaux.
  • Après le tracking numérique du premier mois, c’est le pragmatisme des mesures qui prédomine.
  • Au final, bien des mesures coréennes ont été mises en œuvre en France mais toujours avec un temps de retard de plusieurs jours ou plusieurs semaines, et avec une ampleur et une mobilisation moindres.

* * *

19/02 – L’épidémie explose à Daegu

C’est là un jour record depuis le début de l’épidémie puisqu’il connaît le plus grand nombre de nouveaux cas. Ce record va être battu quasiment chaque jour jusqu’au 29 février qui enregistre 1 062 nouveaux cas.

Après une dizaine de jours de calme trompeur où il n’y a eu que quatre personnes infectées faisant monter le total des cas repérés à 31, l’épidémie repart en effet de façon spectaculaire avec un nouveau total de 51 cas, puis les jours suivants de 104, 204, 433, 602, et plus de 4 000 une semaine plus tard.

C’est l’inquiétude: ces malades n’ont aucun lien avec les précédents. Mais nombre d’entre eux ont un point commun: ils ont participé à un rassemblement de l’Église Shincheonji de Jésus, ou Temple du Tabernacle du Témoignage, organisé à Daegu, ville de 2,5 millions d’habitants située dans le sud-est du pays. Petit détail à valeur monumentale: pour entrer dans le lieu dédié à la cérémonie, il fallait presser un scanner digital (source ici), ce qui a favorisé la diffusion du virus.

Le sud-est du pays devient brusquement le principal foyer de l’épidémie en Corée du Sud. En voici la carte début mars:


Une patiente intéresse tout spécialement les autorités. Il s’agit d’une femme de 61 ans, la patiente 31, qui a eu des symptômes dès le 7 février mais pas assez virulents pour l’alarmer. En fait, l’enquête montrera qu’elle a eu un accident de voiture le 6 et qu’elle a refusé de faire un test de coronavirus malgré la recommandation des médecins. Pendant les onze jours qui ont suivi, elle a été en contact avec 166 personnes (dont 49 personnes du secteur médical), désormais toutes en quarantaine. Or, elle a participé avec plus de 1 000 autres fidèles au rassemblement de Daegu. Toutes ces personnes sont à présent confinées chez elles.

Les Coréens prennent conscience du risque majeur que font porter les personnes infectées ayant peu de symptômes, voire aucun symptôme. Il faut donc tester le plus grand nombre de personnes possible. Les autorités sanitaires déploient à Daegu 24 médecins et ouvrent dans la ville 22 centres de détection du virus. Faute d’une détection rapide, le vice-président de la Korean Medical Association explique ainsi le cercle vicieux qui peut se mettre en place:

« Comme nous l’avons vu dans les cas récents, un patient testé positif qui a visité un hôpital conduit à la suspension des activités de celui-ci et à la quarantaine du personnel médical, ce qui entraîne une mise en danger des patients qui ont besoin de soin. »

A Daegu et dans sa province du Nord Gyeongsang, 4 services d’urgence dans des CHU, mais aussi 8 hôpitaux, ont dû fermer après la visite de personnes infectées. C’est aussi le cas de plus 140 services publics. Un concert du célèbre boys band BTS a été reporté. Malgré tout, un confinement de la ville n’est pas envisagé. Le KCDC, (Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies) recommande désormais que:

« Les cas suspects, quels que soient leurs antécédents de voyage, seront testés sur décision de l’équipe médicale. »

Ce 19 février, le parallèle entre la Corée du Sud et la France interpelle. Car, au même moment, un autre rassemblement religieux, celui de l’Eglise Porte ouverte chrétienne, va déclencher un nouveau foyer épidémique, mais cette fois-ci à Bourtzwiller, près de Mulhouse, où plus de 2000 personnes se sont réunies du 17 au 24 février avant de se disperser sur tout le territoire national, en outre-mer et à l’étranger. Le pasteur témoigne ainsi:

« On a passé une semaine à prier tous ensemble, on se donnait la main, on se faisait la bise. On n’était pas conscient de ce qu’il se passait.”

20/02 – Premier décès lié au au coronavirus

La Corée du Sud annonce qu’une première personne est décédée du coronavirus. Il s’agit d’un homme soigné au service psychiatrique de l’hôpital de Cheongdo. En France, le premier décès a eu lieu la veille, le 19 février.

Le maire de Daegu appelle les résidents à rester chez soi et à porter des masques même à l’intérieur afin d’éviter de nouvelles contaminations. Parmi les personnes détectées positives figurent un professeur d’une école d’art et un employé d’une garderie. Ces structures ont été fermées. 1 633 Coréens sont actuellement en quarantaine et 12 161 ont été testées.

Pourtant, le ministre des Finances a activement encouragé le public à manger dans les restaurants afin de soutenir l’activité économique du pays. Par ailleurs, il a précisé que les cantines du gouvernement seraient fermées une à deux fois par semaine pour obliger les employés à manger au restaurant.

Le ministère de la Sécurité des aliments et des médicaments a sanctionné une entreprise qui stockait plus de 4 millions de masques depuis l’émergence du coronavirus en Chine. Cette entreprise est accusée de violer la loi de la stabilité des prix. Par ailleurs, les services fiscaux ciblent les particuliers qui font des réserves de masques, comme cet individu qui en a accumulé plus de deux millions à lui tout seul. On estime la quantité de masques stockés en Corée à 41% de la production quotidienne.

Le parlement a révisé la loi de prévention des maladies infectieuses pour permettre au ministère de la Santé d’interdire les exportations de masques ou de désinfectant pour les mains pendant une période limitée. En outre, le ministre de la Justice peut désormais interdire l’entrée en Corée des étrangers en provenance des régions contaminées. Enfin, les médecins et pharmaciens peuvent vérifier l’historique des voyages à l’étranger d’un patient via un programme de partage d’informations.

Le KCDC recommande à présent que tout personne qui a été exposée aux foyers infectés devrait se faire tester immédiatement.

21/02 – 2e décès, le coronavirus se répand

Un 2e décès lié au coronavirus est constaté dans la deuxième ville du pays, Pusan. Il y avait été transféré depuis l’hôpital Daenam de Cheongdo où était décédé le premier Coréen (114 nouveaux cas sont liés à cet hôpital, dont 9 membres du personne et 102 patients). La Corée du Sud déclare les villes de Daegu et Cheongdo « zones spéciales sanitaires ».

La ville de Séoul interdit les offices religieux de l’église Shincheonji et les rassemblements sur Seoul plaza, Cheonggye plaza and Gwanghwamun plaza (des places emblématiques pour manifester). Ceux qui contreviennent à cette mesure s’exposent à une amende allant jusqu’à 2 290 euros. Plus de 3000 structures sociales sont également fermées temporairement.

Un premier soldat est atteint de coronavirus. Basé sur l’île de Jeju, il revient de Daegu où il a rendu visite à sa famille.

Le pays a testé désormais 21 153 personnes, dont 15 116 se sont révélées négatives.

22/02 – Le gouvernement sous pression

Malgré une demande de plus en plus pressante de l’opposition et de la population via une pétition en ligne qui réunit 761 833 signataires le 22 février (voir ici), le gouvernement n’a toujours pas décidé l’interdiction du territoire aux voyageurs en provenance de Chine (mais seulement en provenance du Hubei).

Le ministre de la Santé estime que les mesures déjà prises sont assez contraignantes, avec actuellement 4 000 arrivées quotidiennes depuis la Chine, contre 20 000 avant l’épidémie. Par ailleurs, les étudiants étrangers arrivant de Chine devront s’isoler 14 jours avant de pouvoir se rendre à leur école.

 23/02 – Passage à l’alerte rouge

4 morts, 556 personnes infectées. Le taux de mortalité reste pour l’instant à 0,8%.

Sur ces 556 nouveaux cas, 306 sont liés à la secte Shincheonji de Daegu et 111 à l’hôpital Daenam de Cheongdo. Le KCDC poursuit sa vérification de l’état de santé de 9 336 membres de la secte pour qu’ils se placent en quarantaine.

Le Premier ministre Chung Sye-kyun apparaît à la télévision pour s’excuser publiquement du récent pic d’infections et rassurer le public sur les mesures mises en œuvre. Il demande également à la population d’éviter les rassemblement de masse et d’assister aux services religieux.

La Corée du Sud relève son niveau d’alerte d’orange à rouge, le niveau maximum. Le gouvernement a mandat pour restreindre les transports publics, le transport aérien, interdire les grands événements et fermer des écoles. Dans l’immédiat, la réouverture des écoles après les vacances de printemps est repoussée au 9 mars.

24/02 – Les entreprises se mobilisent

Le bilan monte à 7 morts. 7 700 personnes sont en quarantaine. 11 soldats ont été détectés comme positifs. Des directives ont été données par le gouvernement concernant les funérailles: avec l’accord de la famille des défunts, les corps doivent être incinérés avant la tenue de toute cérémonie.

Doosan Heavy Industries a fermé son centre médical de Changwon qui a été fréquenté par un employé qui avait de la fièvre. 8 membres du personnel du centre et 21 employés ont été renvoyés chez eux pour se mettre en quarantaine. A Séoul, CJ Cheiljedang a fermé son centre médical pour la même raison, de même que GM Korea à Bupyeong.

SK Hynix a renvoyé chez eux tous ses 800 employés car l’un d’entre eux avait eu un contact avec une personne infectée à Daegu, et tandis qu’un autre montrait des signes de pneumonie. Une usine de smartphones de Samsung Electronics a dû s’arrêter après qu’un employé a été testé positif. Sa famille et 30 autres membres du personnel avec lesquels il a été en contact sont confinés chez eux.

LG Electronics limite les déplacements professionnels. Les employés ayant visité les zones les plus contaminées doivent travailler depuis chez eux, même s’ils n’ont aucun symptôme. Une succursale d’Emart a fermé à Gyeonggi après qu’un employé a été testé positif, de même pour le quartier général de GS Home Shopping à Séoul.

Le grand magasin Shinsegae Département Store ferme ses restaurants au sous-sol après la visite d’une personne infectée au coronavirus cinq jours plus tôt. Cette personne avait participé au rassemblement religieux de Daegu.

24-25/02 – Fermetures massives, dont celle de l’Assemblée nationale

977 cas, 10 morts. Tous les musées, galeries d’art et bibliothèques du pays ferment temporairement (en France, le Louvre a fermé le 13 mars quand nous avions 3 661 cas et 79 morts).

Le 24 février, l’Assemblée nationale a fermé en fin de journée afin d’être désinfectée. La semaine précédente, le président de la fédération coréenne des associations d’enseignants participait à un forum parlementaire. Il a été testé positif et a été en contact avec un responsable de l’opposition.

En France, c’est l’Assemblée nationale elle-même qui est devenue un véritable foyer épidémique, avec 26 personnes, dont 18 députés, qui ont été déclarées contaminées le 16 mars. La contamination remonterait au 5 mars, quand un communiqué de presse annonce qu’un salarié de la buvette ainsi que le député du Haut-Rhin Jean-Luc Reitzer sont positifs au coronavirus. On note alors chez les députés un manque de prise au sérieux des gestes barrière, miroirs en cela de la population française:

Certains parlementaires bravent les gestes barrières pourtant préconisés par les soignants. Elan gaulois bravache à l’image de ce qu’il se passe partout dans le pays. Aide-soignante de formation, Caroline Fiat, députée La France insoumise (LFI) de Meurthe-et-Moselle, enrage. « Dès que les protocoles ont été mis en place, j’ai été la première à m’énerver. Personne ne les respectait ! Au contraire, tout le monde se moquait » (Coronavirus : comment l’Assemblée nationale est devenue un nouveau « cluster », Le Monde, 21 mars 2020)

25/02 – Renforcement de l’arsenal législatif

Une task force est lancée pour lutter contre les infractions liées à l’épidémie, notamment la diffusion de fausses nouvelles. Un homme de 54 ans a ainsi été inculpé pour avoir diffusé des informations erronées concernant un hôpital du Nord Gyeongsang qui serait fermé à cause de l’épidémie.

Les législateurs travaillent également sur une faille de la loi sur le contrôle et la prévention des maladies infectieuses: quiconque refuse de coopérer, s’oppose ou se soustrait à une enquête épidémiologique s’expose à une sanction allant jusqu’à deux années de prison et une amende de 15 170 euros.

Quant à ceux qui trafiquent des masques et du désinfectant pour les mains, ils seront punis jusqu’à deux ans de prison et d’une amende allant jusqu’à 38 000 euros.

La question du confinement, ou tout du moins de la mise en quarantaine, de Daegu et du Nord Gyeongsang est posée par les autorités qui cherchent comment endiguer l’épidémie.

26/02 – Les groupes religieux, point faible de la Corée

Le bilan s’élève à 12 morts et 1 261 cas détectés. L’Assemblée nationale rouvre mais de nombreux bâtiments et immeubles de bureaux ferment. Le télétravail et les réunions à distance se multiplient. A l’aéroport d’Incheon, la salle de briefing d’avant vol est fermée après le test positif d’une hôtesse de l’air de Korean Air Lines.

Les églises protestantes envisagent d’annuler le service du dimanche qui doit avoir lieu dans quatre jours. Il y a à Séoul plus de cent méga-églises protestantes avec des congrégations de plus de 10 000 personnes. Certaines n’ont toujours rien décidé, comme celle de Yoido Full Gospel qui compte plus de 560 000 membres.

Méga-église, photo Jo Yong-hak . Reuters

A Séoul, les gens craignent une répétition du scénario de Daegu: un pasteur de l’Eglise Myungsun a été testé positif après avoir participé à un service religieux le 15 février avec 2 000 fidèles. Il a été en contact proche avec 348 personnes. L’Église Myungsun comprend plus de 100 000 membres.

Pour faire face à la demande grandissante, l’État va garantir la vente et le prix de 5 millions de masques faciaux, soit la moitié de la production nationale quotidienne, ce qui n’empêche pas la pénurie de masques. Dans certains villes, les habitants font la queue depuis 4 heures du matin pour espérer obtenir un masque en pharmacie, magasin ou bureau de poste approvisionné par l’État. Pour rappel, la production française était de 3,3 millions par semaine avant la crise, et Emmanuel Macron a annoncé un objectif de 15 millions par semaine pour fin avril.

Capture d’écran de BFM TV montrant les Coréens de Daegu faisant la queue pour obtenir des masques

27/02 – L’épidémie s’emballe de nouveau

Le nombre de cas détectés augmente de plus de 500 dans la seule journée du 27 février. La plupart viennent toujours de Daegu et de ses environs. Le total des décès s’élève à 13.

La Corée déploie de nouveaux moyens pour lutter contre l’épidémie. Les autorités ont en effet recours à des drones désinfectants et déploient des cliniques minute pour tester les conducteurs dans leur véhicule. La procédure est réalisée en moins de 10mn et est 20mn plus rapide qu’à l’hôpital (en France, un premier « drive corona » a été inauguré le 20 mars dans l’Essonne).

28/02 – Pénurie de masques et manque de lits

Face à la pénurie et à la colère grandissantes des citoyens, le Vice-Premier ministre annonce à présent que 90% de la production quotidienne de masques sera sécurisée par l’État, autrement dit 9 millions d’unités (rappelons qu’il y a 51 millions d’habitants en Corée du Sud).

A Daegu où l’on recense 64% des cas de coronavirus du pays, les lits d’hôpital et le personnel médical ne sont plus assez nombreux. La 13e victime du coronavirus, un homme de 73 ans, est morte en attendant d’être hospitalisée.

Alors que 42 pays ont imposé des restrictions à l’entrée de Coréens sur leur territoire, le gouvernement est toujours réticent a étendre les restrictions à la Chine entière. Seuls ceux qui viennent de la province du Hubei sont interdits d’entrée en Corée du Sud, ce qui reste incompréhensible pour une part de plus en plus importante de la population.

01-03/03 – Une situation toujours aussi tendue, le président s’excuse

La rentrée scolaire ayant été reportée au 9 mars, près de 6 millions de masques qui se trouvent dans les écoles du pays (soit la moitié de leur stock) vont être réquisitionnés pour les distribuer à l’ensemble de la population.

Un sondage montre que 29% des travailleurs du pays sont actuellement en télétravail ou l’envisagent de l’être à titre de précaution.

La pénurie de masques ne s’arrange pas. Un Coréen de 30 ans témoigne ainsi de la situation:

« J’ai renoncé à mon week-end pour acheter quelques masques. C’est comme s’il était plus difficile d’acheter des masques qu’une bague en or. »

Le 2 mars, le bilan s’élève à plus de 4 335 cas et 26 morts. Le 3 mars, il y a 4 812 cas et 28 morts. Le taux de mortalité s’élève à 0,6%. Le gouvernement a décidé de catégoriser les cas détectés en quatre groupes, depuis ceux qui ont des symptômes légers jusqu’à ceux qui sont en grand danger, afin de rationaliser leur répartition dans les structures médicales.

Le président Moon Jae-in a fait part de ses excuses publiques pour la manque de masques:

« Je suis extrêmement désolé d’avoir occasionné un désagrément au peuple parce que les masques faciaux n’ont pas été fournis rapidement ni suffisamment. »

Cependant, les mesures prises pendant cette période critique vont finir par donner leurs fruits et permettre à la Corée du Sud de stabiliser la situation. De nombreux pays vont alors se pencher sur la cas coréen en se demandant s’il peut être répliqué chez eux.

C’est l’objet du troisième et dernier article de cette série, Endiguement, qui est désormais en ligne.

Le président Moon s’excuse le 3 mars 2020, photo Yonhap

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