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Dire non – notes et observations sur un petit problème de communication

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L’importance du contexte

Il y a peu d’unités de communication plus simples que les mots oui et non. Aussi limpides dans leur signification que le jour et la nuit, oui et non sont à la base des échanges interindividuels, comme le 0 et le 1 sont à la base du langage informatique. Seulement voilà, les hommes ne sont pas des ordinateurs et ils ont le talent de rendre complexes les choses les plus simples.

Se prononcer par oui ou non sur une question suppose d’avoir évacué toutes les nuances du oui mais, du non, mais peut-être, du je ne sais pas trop, du j’ai compris ta question mais je n’en dirai pas plus, du oui pour ne pas dire non, du non par appréhension de dire oui, et même du silence poli ou embarrassé. Se prononcer par oui ou non sans aucune ambiguïté sur le sens de chacun de ces mots revient à être capable de pensée logique et fortement duale et à prendre sur soi le choix d’un extrême par rapport à un autre, deux exigences qui sont irréalisables dans de très nombreuses situations et inconciliables avec les cultures où l’influence du contexte prédomine sur l’échange verbal direct et explicite.

De façon très générale, les questions appelant une réponse par oui ou par non renvoient soit à la réalité extérieure (du type : Est-ce qu’il fait beau dehors ?) soit à la réalité intérieure (du type : Tu as compris ?). Or, la réalité extérieure la plus simple peut poser problème. Demandez par exemple à une vingtaine de personnes : Savez-vous ce qu’est un vélo, oui ou non ? Elles vont vous répondre en cœur : Oui, évidemment. Demandez-leur ensuite : Alors, prenez une feuille de papier et dessinez rapidement un vélo, et vous serez surpris du résultat.

Les choses se compliquent encore quand on questionne la subjectivité (l’accord et le désaccord, l’opinion, les goûts, les désirs). Les instituts de sondage l’ont bien compris, avec leur manie d’orienter les réponses des personnes interrogées. Le 5 janvier 2011, Le Monde titrait en une: L’islam est considéré comme une menace par 40% des Français et des Allemands. Le journal s’appuyait sur un sondage qui posait en fait la question suivante : « Diriez-vous que la présence d’une communauté musulmane en France est plutôt une menace pour l’identité de notre pays ? » (voir mon analyse complète en deuxième partie de Dangereuses simplifications : Batman à Clichy et clichés dans Le Monde).

Assurément, la proportion de réponses positives était plus importante avec cette question que si l’on avait simplement demandé: L’islam est-il une menace pour notre pays, oui ou non ? Car cette dernière question va droit au but et met dans l’embarras en obligeant de choisir clairement un parti, tandis que la question du sondage intégrait l’incertitude avec le conditionnel (“Diriez-vous…“) et la nuance (avec l’adverbe “plutôt”). Autrement dit, le sondage a intégré dans sa question des éléments contextuels pour orienter les réponses dans un sens affirmatif, éléments qui ont disparu dans le résultat final. Alors que bien des sondés auraient aimé faire part de leur incertitude ou d’une réponse nuancée (le je ne sais pas, le oui, peut-être ou le c’est possible), le titre du Monde effaçait cette incertitude et la convertissait en certitude.

La différence essentielle entre Occident et Asie

Dans la vie quotidienne, on s’interroge régulièrement pour savoir si l’un est d’accord avec soi, si l’autre a bien compris ce qu’on vient d’expliquer. On recherche des réponses claires et précises, mais on s’agace souvent de l’indécision ou de la confusion qui subsiste dans les réponses, on s’énerve du trouver du non dans du oui et un peu de oui dans du non. On oublie souvent que la nuit n’est pas le contraire du jour, mais sa continuité et sa solidarité, à la fois sa fin et son commencement, sans frontière claire entre les deux : qui pourrait dire quand commence exactement la nuit, et quand le jour ? Et pourtant, jour et nuit existent en tant quel tels, différents et indissociables, comme la montagne et la vallée. Tout noctambule finirait par détester la nuit si celle-ci était perpétuelle.

Difficile de penser ces curieuses solidarités quand on appartient à une culture qui impose de faire un choix entre deux contraires, qui place au centre de la pensée le principe de non-contradiction (A ne peut pas être non-A, Oui ne peut pas être Non), d’autant plus qu’il y a comme un déséquilibre au sein de ces deux contraires : l’un est par définition marqué positivement, l’autre négativement. Les effets induits par le oui et par le non ne sont donc pas porteurs de la même charge émotionnelle et relationnelle. Dans toute sa sécheresse, ce dualisme ne convient pas aux relations interindividuelles qui exigent de maîtriser l’art de la communication implicite plutôt que l’interrogatoire policier.

Tu es d’accord avec moi ? – Oui. Mais est-on toujours vraiment d’accord avec l’autre quand on répond oui ? N’est-ce pas plutôt l’indice que nous n’avons pas assez sondé le problème, pas assez scruté la réalité, pas assez pénétré la profondeur des choses qui ne sont jamais aussi tranchées que nous le souhaiterions ? Et peut-être répondons-nous oui pour d’autres raisons : par paresse (pas l’énergie d’argumenter), par politesse (pour ne pas contrarier l’autre), par ignorance (faute de mieux, il doit avoir raison), par peur de se tromper (il a généralement raison), par crainte du regard des autres (ils trouvent tous qu’il a raison), par respect (il est plus âgé ou socialement plus élevé), etc.

Dans ce cas, dire oui est tout simplement plus facile que de dire non. Le oui m’intègre dans la relation avec l’autre, tandis qu’un non entraînerait une exclusion, une opposition, un conflit, bref des difficultés. Le oui ne signifie pas ici une approbation mais la préservation d’une relation. L’expression de la vérité de ma pensée passe alors au second plan. Il peut y avoir en moi un peu de remords, du ressentiment, voire de la honte de ne pas dire franchement ce que je pense. Cette honte n’est pas universelle. Elle ne peut se manifester que dans un contexte culturel où la recherche de la vérité prime sur la préservation de l’harmonie de la relation. C’est pourquoi je suis agacé quand, en Inde ou au Japon, j’interprète les oui de mes interlocuteurs comme une approbation – et que je me trompe.

Dans ces contextes culturels, il n’y a pas de valorisation de l’expression du non, et la recherche de la vérité passe au second plan. Gaston Bachelard avait bien saisi cette dimension en intitulant l’un de ses livres La philosophie du non pour indiquer que toute avancée scientifique se construit d’abord en tournant le dos à l’expérience immédiate, en disant non aux évidences et en remettant en question les vérités établies. Dire non, c’est à proprement parler une démarche antipathique :

« Deux hommes, s’ils veulent s’entendre vraiment, ont dû d’abord se contredire. La vérité est fille de la discussion, non pas fille de la sympathie. » (Bachelard, PUF, p.134)

Cette citation ne pouvait provenir que d’un philosophe occidental. S’entendre vraiment, en vérité donc, suppose de frotter l’un contre l’autre des points de vue différents. La discussion est vécue comme art de la dialectique, un art inauguré par Socrate qui soumet ses interlocuteurs à l’épreuve des questions/réponses. Selon les cas, ceux-ci s’irritent de voir exposée leur propre ignorance ou s’émerveillent de l’intelligence de Socrate. La vérité ainsi produite n’est pas fille de la sympathie entre Socrate et ses interlocuteurs mais d’un permanent déséquilibre où Socrate se place en deçà d’eux ou est placé au dessus d’eux. Le déséquilibre est en effet consubstantiel à la discussion.

Pour qu’il y ait équilibre dans la relation, pour qu’il y ait sympathie, il faudrait qu’il y ait… silence. Et là, c’est une autre culture, plus lointaine, qui insiste sur cet aspect, une culture où il n’est pas nécessaire de dire les choses, et surtout pas de les contredire ou d’en montrer la négativité – où dire non revient à envoyer une brique à la face de l’autre. Voyez cet extrait de Tchouang-tseu traduit par Jean-François Billeter :

« Ce que nous entendons, ce sont des mots et des sons. Pour leur malheur, les gens s’imaginent que ces mots, ces sons leur font saisir la réalité des choses – ce qui est une erreur. Mais ils ne s’en rendent pas compte car, quand on perçoit, on ne parle pas et, quand on parle, on ne perçoit pas. » (Leçons sur Tchouang-tseu, p.25)

La différence essentielle entre l’Occident et l’Asie – notions prises ici dans un sens très global – c’est que, d’un côté, la recherche de la vérité est séparée de l’harmonie de la relation, tandis que, d’un autre côté, l’harmonie de la relation doit être conciliée avec la recherche de la vérité, quitte à s’éloigner de la vérité quand celle-ci met en péril la relation. Autrement dit, nous valorisons beaucoup plus en Occident l’apprentissage et l’expression du non, alors qu’en Asie, c’est l’apprentissage et la préservation de la face qui prédominent.

Dire non pour la première fois

Dans la petite enfance, on n’intègre pas de la même façon le oui et le non. Dire non ne s’apprend pas comme dire oui. En Occident, en France en particulier, apprendre à dire non est une étape du devenir de l’individu, et même du devenir individuel, de l’éloignement par rapport aux parents, de la conquête de soi, de l’autonomie, de la liberté. Et pourtant, l’acquisition du non n’est jamais chose aisée et reste fragile tant la pression familiale, sociale puis professionnelle s’oppose à son expression.

Je vais m’appuyer sur quelques extraits de classiques de la littérature française du XIXe siècle pour montrer combien notre culture baigne depuis longtemps dans la dramaturgie du non, ce qui par contraste la démarque des cultures asiatiques où l’on ne trouve pas une telle mise en scène, ainsi qu’une telle valorisation de la conflictualité interindividuelle.

Quand Jules Renard publie Poil de Carotte en 1894, il s’inspire en partie de sa vie et des souffrances qu’il a connues étant enfant. On trouve dans ce texte un très beau passage sur la première fois où Poil de Carotte ose dire non à sa mère. C’est un moment fondateur, bien plus important que la première fois où l’enfant dit oui. Le non intervient d’ailleurs bien après l’acquisition du langage et l’expression du oui. Il appartient à toutes ces premières fois fondatrices du devenir individuel. Madame Lepic, la mère de Poil de Carotte, lui demande un petit service:

Madame Lepic – Mon petit Poil de Carotte chéri, je t’en prie, tu serais bien mignon d’aller me chercher une livre de beurre au moulin. Cours vite. On t’attendra pour se mettre à table.

Poil de Carotte – Non, maman.

Madame Lepic – Pourquoi réponds-tu: non, maman? Si, nous t’attendrons.

Poil de Carotte – Non, maman, je n’irai pas au moulin.

Madame Lepic – Comment! Tu n’iras pas au moulin? Que dis-tu? Qui te demande?… Est-ce que tu rêves?

Poil de Carotte – Non, maman.

Ce surgissement du non dans la bouche de l’enfant laisse sa mère complètement désemparée. C’est un non sans raison autre que de dire non, une pure opposition, une façon de dire, non seulement : « Je ne ferai pas ce que tu me demandes », mais aussi et surtout : « Je ne suis plus le même que celui que j’étais ». D’où le désarroi de la mère :

– Voilà une révolution! s’écrie Madame Lepic sur l’escalier, levant les bras.

C’est, en effet, la première fois que Poil de Carotte lui dit non. Si encore elle le dérangeait! S’il avait été en train de jouer! Mais, assis par terre, il tournait ses pouces, le nez au vent, et il fermait les yeux pour les tenir au chaud. Et maintenant il la dévisage, tête haute. Elle n’y comprend rien. Elle appelle du monde, comme au secours.

Agissant comme un sabre, ce non coupe littéralement la relation avec la mère :

– Puisque c’est la fin du monde renversé, dit Madame Lepic atterrée, je ne m’en mêle plus. Je me retire. Qu’un autre prenne la parole et se charge de dompter la bête féroce. Je laisse en présence le fils et le père. Qu’ils se débrouillent.

– Papa, dit Poil de Carotte, en pleine crise et d’une voix étranglée, car il manque encore d’habitude, si tu exiges que j’aille chercher cette livre de beurre au moulin, j’irai pour toi, pour toi seulement. Je refuse d’y aller pour ma mère.

Ce non frontal de l’enfant est un non d’adulte, ferme et définitif, sans désir de s’infléchir ni de se justifier. Il est comme le miroir du non frontal des parents que Jean-Jacques Rousseau recommande d’opposer aux enfants :

« Que le non prononcé soit un mur d’airain, contre lequel l’enfant n’aura pas épuisé cinq ou six fois ses forces, qu’il ne tentera plus de le renverser. » (L’Émile ou De l’éducation)

La famille française apparaît donc comme le lieu d’une dramaturgie du non, ce qui étonne les Américains qui envient les parents français pour leur capacité à dire non à leurs enfants. Mais la conquête du non par l’enfant fait également partie de la pièce qui se joue là, et qui ne manquerait pas d’étonner cette fois les Indiens, les Saoudiens, les Coréens et, finalement, d’innombrables cultures où la famille est une valeur absolue au sein de laquelle il n’y a pas de place pour le non des enfants.

Les difficultés à dire non

Quand on aborde les difficultés à dire non, le terrain devient tout de suite culturellement moins marqué, beaucoup plus universel. La crainte des effets du non est en effet partout partagée, même si la fréquence et l’intensité de cette crainte varient fortement selon les cultures. Elle sera assurément plus fréquente et plus forte au Japon qu’en France.

Il y a de multiples difficultés à dire non et ce n’est pas le propos d’en faire l’inventaire exhaustif. Je prendrai seulement quatre exemples littéraires pour l’illustrer. En premier lieu, avec un extrait d’une nouvelle d’Alphonse Daudet, La légende de l’homme à la cervelle d’or (Lettres de mon moulin) où l’on trouve le grand classique de l’amoureux désargenté qui n’ose pas s’opposer aux caprices de son amante, jusqu’à mourir de son incapacité à dire non :

« Elle avait tous les caprices; et lui ne savait jamais dire non; même, de peur de la peiner, il lui cacha jusqu’au bout le triste secret de sa fortune. »

Dans ce cas, c’est le désir de paraître autre qu’il n’est et la crainte de perdre son amour s’il avoue son infortune qui oblige le héros à dire toujours oui aux caprices de son amante. Alors qu’un non sauverait sa vie, il préfère mourir mais conserver la relation avec son amante. Nous ne sommes pas loin d’un autre classique : l’incapacité de dire non face à l’autorité ou à la grandeur. Dans la Chartreuse de Parme, Stendhal décrit ainsi Monseigneur Landriani :

« Dès, qu’il est en présence du souverain, ou seulement du premier ministre, il est ébloui de tant de grandeur, il se trouble, il rougit ; il lui est matériellement impossible de dire non. »

La distance hiérarchique qu’impose un supérieur à un inférieur anéantit l’expression du non qui serait alors perçue et vécue comme une insurrection face à l’ordre établi et impose le oui de la soumission ou de la vénération. C’est pourquoi, en gestion des risques, un environnement fortement hiérarchisé est toujours dangereux, car la parole signalant le négatif ou refusant un ordre absurde est découragée – et sanctionnée (voir Le crash de l’avion présidentiel polonais). De même, l’admiration n’est jamais bonne conseillère.

Autre situation typique de l’impossibilité de dire non : la pression du groupe. L’individu ne peut pas dire non par crainte de perdre le lien avec son groupe d’appartenance. Dans Germinal de Zola, trois personnages – Maheu, Levaque et Etienne – se trouvent embarqués dans des beuveries interminables:

« En chemin, sur le pavé, il fallut entrer au débit Casimir, puis à l’estaminet du Progrès. Des camarades les appelaient par les portes ouvertes: pas moyen de dire non. Chaque fois, c’était une chope, deux s’ils faisaient la politesse de rendre. »

Impossible de dire non car ceux qui les appellent, ce sont « des camarades ». Opposer un refus à leur invitation aurait signifié un déni de camaraderie, et par conséquent la fin de la relation. Ce point commun minimal empêche de dire non, exactement comme le simple fait d’être collègues de la même entreprise oblige les employés coréens à aller boire régulièrement entre eux jusqu’à l’ivresse. Le refus de l’un d’entre eux le mettrait dans une situation intenable dans son travail.

Enfin, il faut mentionner l’impossibilité de dire non par crainte du scandale avec un très beau passage de La Morte amoureuse, extrait des Contes fantastiques de Théophile Gautier. Un jeune séminariste a une révélation le jour de son ordination, le jour même où il doit dire oui à Dieu et à l’Eglise pour devenir prêtre. Alors qu’il doit se prononcer, il aperçoit une sublime jeune femme, une vision si merveilleuse qu’il est comme touché par la grâce, non de Dieu, mais de l’amour. Et pourtant:

« Je dis oui cependant, lorsque je voulais dire non, lorsque tout en moi se révoltait et protestait contre la violence que ma langue faisait à mon âme: une force occulte m’arrachait malgré moi les mots du gosier. C’est là peut-être ce qui fait que tant de jeunes filles marchent à l’autel avec la ferme résolution de refuser d’une manière éclatante l’époux qu’on leur impose, et que pas une seule n’exécute son projet. C’est là sans doute ce qui fait que tant de pauvres novices prennent le voile, quoique bien décidées à le déchirer en pièces au moment de prononcer leurs vœux. On n’ose causer un tel scandale devant tout le monde ni tromper l’attente de tant de personnes ; toutes ces volontés, tous ces regards semblent peser sur vous comme une chape de plomb ; et puis les mesures sont si bien prises, tout est si bien réglé à l’avance, d’une façon si évidemment irrévocable, que la pensée cède au poids de la chose et s’affaisse complètement. »

C’est sans doute la plus belle expression littéraire des tourments qui assaillent celui ou celle qui doit dire oui, qui va dire oui, mais qui en fait voudrait de tout cœur dire non. En lisant ce passage, je me demande s’il serait apprécié et compris pareillement par un Japonais. Peut-être le trouverait-il absurde ou comique ? Mais, très franchement, ne s’est-il jamais trouvé dans la situation de devoir dire oui alors qu’il aurait rêvé dire non ? Assurément, le conflit intérieur a dû être bien plus violent car les freins et obstacles culturels japonais à l’expression du non sont autrement plus difficiles à surmonter que les freins et obstacles culturels français –  non?

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One Comment

  1. Benjamin PELLETIER

    Au sujet de l’illustration en tête de cet article – J’en profite pour faire découvrir le site du photographe Erik Johansson qui met ses – étonnantes – photos à disposition gratuitement à condition de le créditer dans vos blogs et sites internet: http://erikjohanssonphoto.com/

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