Gestion des risques, Management interculturel, Points de vue

Petit tour du monde des gaffes culturelles

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J’anime depuis août 2009 sur le réseau professionnel LinkedIn un groupe de discussion intitulé Gestion des Risques Interculturels (1315 membres à ce jour). Les échanges et partages d’information au sein de ce groupe trouvent certains prolongements sur le blog du même nom.

L’un des membres du groupe a lancé en septembre une discussion autour des gaffes interculturelles les plus graves que l’on peut commettre dans le pays d’origine ou dans le pays de résidence. Les contributions ont été nombreuses et très intéressantes, à tel point que j’ai décidé de les partager ici.

Voici donc un petit tour du monde des bourdes et maladresses culturelles. Les contributions ci-dessous ont été rendues anonymes et apparaissent dans l’ordre de leur publication, ce qui préserve l’effet de surprise et donne un aperçu de la dynamique de nos échanges.

Je remercie encore tous les participants à cette discussion et je mettrai à jour cet article si d’autres contributions venaient compléter la liste. N’hésitez pas à apporter également votre contribution en commentaire!

* * *

  • Quelles sont à vos yeux les gaffes culturelles les plus graves que l’on peut commettre dans votre pays d’origine ou le pays où vous résidez actuellement ?

En France, mettre du ketchup sur du foie gras après avoir coupé le vin avec de l’eau, tout en demandant aux collègues français combien ils gagnent.

En Suisse, tondre son gazon le dimanche ou toute autre infraction au code du “vivre ensemble sans se gêner“.

En France, arriver en retard à un rendez-vous professionnel et expliquer qu’on est en retard parce qu’on buvait un verre au café du coin, mais qu’on sait que ce n’est pas grave parce qu’en France , ce n’est pas important d’être à l’heure. Demander à boire de la bière dans un restaurant gastronomique en Bourgogne

En Norvège, dégrader le quartier en ne taillant pas régulièrement sa pelouse, ou en laissant traîner dans le jardin les jouets des enfants. Arriver en retard à un rendez-vous, ou en avance : je me rappelle les voitures alignées dans la rue avec leurs occupants attendant sagement l’heure du dîner auquel ils étaient invités.

En Thaïlande, ne pas respecter le roi ou la famille royale (le crime de lèse-majesté est puni de peine de prison), ou s’asseoir dans un temple en dirigeant ses pieds vers l’effigie de Bouddha, ou encore passer la main au dessus de la tête de quelqu’un (la tête étant le siège de l’esprit). Perdre son calme, montrer de l’impatience ou, pire, s’énerver sont considérés comme un manque de maîtrise de soi, voire carrément comme de l’immaturité, de la puérilité, et auront probablement des effets durables sur le respect qui vous sera accordé.

En France, insister auprès d’un client pour animer la formation en anglais, alors qu’on est francophone.

Un des nombreux ratés de traduction que l’on trouve sur les produits courants…

Au Burkina, tutoyer une personne visiblement âgée, demander à un visiteur s’il veut boire de l’eau au lieu de le lui servir dès son arrivée. Apporter une participation alimentaire quand on est invité à dîner ou demander d’en apporter quand on invite quelqu’un à manger. Dire à une femme qu’elle est mince!

En Allemagne, être en retard. Ne pas passer la balai devant son entrée dans la rue, tondre le gazon un dimanche ou faire tout autre sorte de bruit.

En Pologne, ce serait un faux-pas de prendre l’initiative de serrer la main d’une femme ou d’une personne beaucoup plus âgée. Par contre, c’est à la personne plus jeune de dire bonjour en premier.

A Monaco, se balader avec une voiture qui n’a pas été lavée le matin même, et ne pas respecter les passages piétons!

Aux Pays-Bas, ne pas se présenter à ses nouveaux voisins quelques jours après avoir déménagé, et ne pas les inviter à boire un café une fois que l’on est installé.

En Russie, contredire directement son supérieur hiérarchique en public.

En Uruguay et en Argentine, se servir le maté (infusion traditionnelle) alors que quelqu’un d’autre avait commencé à le servir et donner un coup de main à la parilla (barbecue) sans y être invité par son hôte.

Au Japon, ne pas se déchausser avant de pénétrer dans la maison au-delà du vestibule. Se déchausser et avoir les chaussettes trouées !

Paul Wolfowitz, alors directeur de la Banque mondiale et visitant une mosquée en Turquie

Au Vietnam, accepter immédiatement la nourriture (fruits, petits gâteaux) offerte aux invités. Il est poli de refuser plusieurs fois avant de finalement céder à l’insistance de son hôte. Difficile pour les gourmandes comme moi!

Il y a beaucoup de cultures où il est de bon ton comme invité de refuser au moins une fois l’offre de nourriture ou de boisson faite par l’hôte. Aux Pays-Bas par contre, si vous refusez, on ne renouvellera pas l’offre, car “non” une fois, c’est “non”. Donc attention, vous risquez de rester sur votre faim!

En Argentine, ne pas dire à une femme qu’elle est mince est impoli. Mais il s’agit bien sûr  d’un commentaire à faire dans un contexte familial et si la femme en question aborde le sujet.

Au Maghreb, l’accueil se fait toujours autour d’un verre de thé, élément indispensable symbolisant la réception d’un invité. L’hospitalité est sacrée. Ne refusez pas cette invitation à boire un bon thé, sous peine de voir ce refus pris pour une insulte.

Dans les pays orientaux, les cadeaux ne sont pas ouverts devant vous car vous êtes plus important que les cadeaux. Ne vous en offusquez pas !

En Suède, perdre son contrôle de soi. Être malhonnête et trahir une confiance (la réussite de la décentralisation du pouvoir dépend de confiance). Une fois perdue, on ne peut pas l’obtenir à nouveau.

Au Maroc, manquer de respect à une personne âgée (ne serait-ce qu’en lui disant qu’elle a tort) ou regarder les gens dans les yeux (sauf si l’on veut séduire !)…

Lors d’un sommet du G20. Des comportements liés à la culture ou à la personnalité?…

En Turquie, ne pas trinquer en levant son verre au même niveau que son partenaire si c’est une personne plus âgée. Il faut simplement toucher le verre plus bas que celui de la personne avec qui l’on trinque. Le respect des aînés est un aspect culturel important en Turquie.

En Inde, s’il y a des végétariens à table, il faut éviter tout contact entre les plats végétariens et non végétariens. En France, quand j’avais commandé du melon, on me l’avait apporté avec une tranche de jambon. Et quand j’avais expliqué au serveur que je suis végétarienne, il a enlevé le jambon et il m’a dit « maintenant vous pouvez manger » alors que ce n’était pas acceptable du point de vue indien.

En Allemagne, traverser en dehors des clous.

En Ukraine, dire bonjour sur le pas de la porte ou offrir des fleurs en nombre pair à une jeune femme.

En France, couper le fromage avec le couteau à pain et le pain avec le couteau à fromage (acte insensé d’une Ukrainienne à la maison ce week-end).

En anglais, “a bite”, c’est une bouchée. Mais quand on mêle anglais et français, on prend certains risques…

En Inde, il est mal vu de ne pas avoir de « maid » (employée de maison) pour faire la cuisine et le ménage. Marcher dans la rue au lieu de prendre les rickshaws locaux, porter soi-même ses bagages, mettre soi-même les courses dans les sacs au supermarché… bref refuser les petits services de la vie quotidienne qui ne coûtent rien et pourtant permettent souvent aux personnes locales de gagner quelques roupies et vivre un peu mieux… Ne pas inviter ses amis et collègues au restaurant pour leur anniversaire, oublier de payer soi-même l’addition…

En Suisse, et à Genève en particulier, l’heure fixée pour un rendez-vous l’est rationnellement : venir avant ne se fait pas, venir après encore moins. Attention aussi au ton de la voix et à ses “décibels” : cela ne se fait pas de parler trop fort dans les lieux publics et de manière trop agressive.

En Suisse alémanique, respecter autrui et ses différences est la règle. Jeter un papier par terre, mettre une bouteille dans le container prévu à cet effet le soir (où chacun mérite le calme), ne pas payer son parcmètre (un passant l’ayant vu à mon arrivée, a même sorti son porte-monnaie pour m’éviter une telle erreur) sont par exemple de fâcheuses incivilités. En réunion, il est nécessaire d’écouter le point de vue de chaque participant, quel qu’il soit. La directivité ou le peu d’écoute d’un manager français seraient pris comme de l’arrogance. Enfin, il est indispensable pour s’intégrer de comprendre, voire de parler, le dialecte bas-alémanique. Les employés allemands – dont cependant le haut-allemand, la langue officielle, est aussi la leur – attisent l’anti-germanisme en négligeant de parler ce dialecte. En revanche, faire l’effort de parler quelques mots, même limités et banals, entraîne considération ou sympathie.

18 mai 2012, Camp David: Barack Obama s’amuse de François Hollande, seul chef d’Etat à avoir mis une cravate pour le dîner précédant le sommet du G8.

Au Qatar, mettre son interlocuteur masculin dans une position où il perd la face. Demander des nouvelles de sa femme. Et pour une femme, être impudique envers une autre femme (être vêtue de manière “non modeste”, se déshabiller devant elle dans les cabines d’essayage des magasins, être pratiquement nue dans les vestiaires des clubs de sport).

En France, parler d’argent, pas seulement pour le salaire mais aussi quand il s’agit de cadeaux. Je me souviens d’un de mes premiers chocs culturels en Allemagne (Bade-Wurtemberg). Un de mes collègues avait rapporté des bonbons, je l’ai donc remercié, puis il a passé 20 minutes à m’expliquer l’excellente affaire qu’il avait fait avec ces bonbons en promotion, puis comment il achetait des lampes torches sous paquet “une achetée – un modèle réduit gratuit” pour ensuite tout déballer et les offrir en cadeau, séparément, en ayant payé moins cher, et toutes sortes d’autres astuces. Pour un Français il s’agirait d’une ruse inavouable… J’ai cru que c’était un cas particulier, mais j’ai vu ce type d’épisodes à plusieurs reprises, donc j’imagine que c’est simplement une habitude assez pragmatique de s’échanger ses bons plans.

En Roumanie, c’est à celui/celle qui est le plus jeune de saluer en premier, ou bien à un homme de dire bonjour à une femme. Et bien évidemment, dans un contexte professionnel hiérarchique, le/la supérieur/e est toujours salué/e par les autres – ne pas le faire est non seulement une gaffe, mais aussi une grosse erreur. En contexte privé, arriver chez quelqu’un les mains vides, alors qu’on est invité/e, ne se fait pas (preuve de goujaterie, d’avarice, ou de désintérêt). Donner à entendre, ou simplement suggérer involontairement, que son interlocuteur/trice n’a pas les moyens matériels pour se permettre quelque chose (se payer un repas, un service…).

Pour prolonger sur cette thématique, je vous invite à consulter également sur ce blog: Jeux de mains, jeux de vilains? et Maladresses, bourdes et autres impairs culturels des responsables politiques

* * *

  • Vous avez un projet de formation, une demande de cours ou de conférence sur le management interculturel?
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  • Vous pouvez consulter mon profil, la page des formations et des cours et conférences et me contacter pour accompagner votre réflexion.

Quelques suggestions de lecture:

14 Comments

  1. Nice Job Benjamin ! et merci.
    Sarah

  2. Benjamin PELLETIER

    @Sarah – Pour ma part, je remercie la trentaine de personnes qui ont contribué à ce petit florilège partagé en premier lieu sur Linkedin…

  3. Bonjour Benjamin,

    Tu as écrit
    (Suisse alémanique) – Les employés allemands – dont cependant le haut-allemand, la langue officielle, est aussi la leur – attisent l’anti-germanisme en négligeant de parler ce dialecte.

    Ce n’est pas tout a fait voulu.
    Il arrive aux germanophones entre eux des “pannes” linguistiques serieuses.

    Je vis depuis 20 ans en Baviere et je suis souvent témoin des difficultés des germanophones à communiquer entre eux avec des personnes dont le dialecte est prononcé.
    Il arrive tres souvent que ma mere (berlinoise) ne comprenne pas un mot de mes amis bavarois.
    Si tu jettes un oeil sur la chaine de TV (D-A-CH) tu y verras dans nombre de reportages – même les informations – des sous-titrages germano-germaniques.
    Même la TV allemande a eu dans un passé récent bien du mal avec un Minister du Baden-Württemberg, sous-titré lui aussi et point de mire de pas mal de cabaretistes

    Les exemples les plus tragiques concernent les enfants.
    L’allemagne etant un pays decentralisé par excellence, toutes les entreprises n’ont pas leur siege dans une grande metropole – y compris les consultants. Lorsque les enfants (10-14 ans) passent ainsi d’une zone de langue / dialecte (+ culture) à l’autre, il peut arriver qu’ils commencent par avoir de serieuses difficultés (communication, comprehension, integration) et cela se traduit par une chûte libre des notes à l’école.
    Les adultes allemands ont pris l’habitude de tout simplement continuer à parler leur propre langue voire exagerer leur propre accent jusqu’a ce que l’autochtone comprenne le probleme et fasse l’effort de parler au moins plus lentement et en articulant. Une sorte de contrebraquage à but pedagogique avec plus ou moins de génie diplomatique…

    Les suisses allemands, notamment dans la region de Zurich, disent en plaisantant de leur propre dialecte que c’est une maladie laryngique (halskrankheit) car leur accent est extremement guttutal.

    Bon Week-End!

  4. Benjamin PELLETIER

    @Nathalie – Merci pour ces précieuses précisions. Note seulement qu’il s’agit ici d’une compilation de contributions d’une trentaine de personnes et que je ne suis ici qu’un passeur de ces intéressants témoignages.

  5. Merci Nathalie, cela me fait penser à l’interface entre les Pays-Bas et la Flandre où on parle en gros la même langue, mais où on voit de plus en plus de sous-titres à la télé ou dans les films parce qu’on ne comprend soi-disant pas la langue de l’autre. Je m’explique : les Flamands tout comme les Suisses allemands parlent des variétés dialectales de la langue de référence à savoir ici le néerlandais. Et s’il est vrai que les dialectes flamands ne sont pas toujours très compréhensibles pour les Néerlandais (qui eux parlent le « haut » néerlandais), l’inverse ne vaut pas : ces mêmes Flamands comprennent fort bien ce « haut » néerlandais. Donc situation cocasse des films néerlandais sous-titrés pour rien sur les écrans flamands. Mais il semble qu’ici la réciprocité s’impose pour des raisons de « political correctness ». Ne parlons donc pas des coûts supplémentaire que cela engendre…

  6. L’interprétation de la dernière photo où deux présidents se rencontrent me met mal à l’aise. D’abord, comment peut-on attribuer une pensée à celui de droite qui expliquerait la cause de son sourire? La légende de cette photo n’est que l’interprétation d’une tierce personne, celui qui regarde et qui l’a inscrite. Elle n’est que l’expression de son ironie et peut-être de son malaise en conséquence de ce qu’il juge la tenue de la personne à gauche (de la photo) comme ridicule, et que ce ridicule étrangement déteint sur cette tierce personne qui a le rôle du voyeur opinionné.

    Elle en dit long sur la dictature du cool dans les sociétés soi-disant “libérées” de beaucoup de cadres formels, où l’attitude relaxe est une autre pose de rigueur, une obligation comme le casual Friday qui bannit la cravate, sauf si celle-ci est déjantée. Il ne s’agit de rien d’autre qu’un discours normatif majoritaire qui règle son compte à celui qui ose ne pas suivre la règle qui ne dit pas son nom à coup de cynisme endémique, là ou ailleurs on lui couperait autre chose.

    Le “Think different” comme slogan ironique pour enjoindre le consommateur à faire comme tout le monde est emblématique de cette perception tordue sur une soi-disante liberté de paraître. Dans ce sens, des règles claires et obtuses qui n’ont que comme justificatif la coutume offrent, non pas un espace de liberté certes, mais une tranquillité d’esprit dans leur connaissance. On se déchausse avant que de poser les pieds sur les tatamis, point barre. La question “pourquoi” n’a pas lieu d’être. C’est la coutume, donc cela explique tout.

    De plus, dans la situation de la photo, il existe des personnes en charge des questions de protocole qui guident les intéressés. Si celui de gauche exerce sa liberté de choix en interprétant que le contexte – relâchement des règles en tout genre typiques de l’Ouest européen et au-delà – permet cette liberté, quel problème cela pose? Cela n’éclaire-t-il pas plutôt sur l’ambiguité de cette “liberté” qui n’est pas dénuée de contraintes et qui règle le sort de “ceux qui n’en font qu’à leur tête” comme le cravaté de l’image à coup d’ironie dont l’objectif est de mettre mal à l’aise, de provoquer la honte? Dans quelle mesure cela doit être rangé dans la catégorie “gaffe culturelle”?

  7. Benjamin PELLETIER

    @Lionel – Il y a des protocoles aussi bien pour les moments formels qu’informels. Ce qui est intéressant, c’est qu’il est parfois difficile pour certains de s’adapter aux moments informels…

    Traditionnellement, la rencontre qui précède le G8 se veut “informelle”. En fait, consigne avait été donnée de venir habillé décontracté. Les autres chefs d’Etat ont compris le message, par habitude certainement. On ne peut blâmer Hollande de ce léger faux-pas (d’ailleurs, il enlèvera sa cravate pour la suite de la soirée). Erreur de débutant encore peu au fait des us et coutumes de ce genre de sommet ou rigidité formelle dans le fait “d’incarner la fonction”? A chacun de se faire une opinion.

    Quoi qu’il en soit, voici la vidéo brute – sans commentaire – d’où provient la photo en question. Il s’agit de l’accueil par Obama des dirigeants participants au sommet (la scène avec François Hollande apparaît à 2’00: Hollande s’excuse rapidement en indiquant qu’il a mis une cravate “pour ma presse“, autrement dit pour l’image qu’il souhaite donner de lui aux médias français):
    [youtube 8YbrNGLUqR0]

  8. Au Luxembourg : Le comportement des Français est en général très mal vu pour plusieurs raisons dont voici les principales:
    – Se croire en France car les Luxembourgeois parlent français et leur faire remarquer leur accent ou leurs fautes (le français n’est pas leur langue maternelle mais eux peuvent parler dans 4/5 langues tandis que vous vous dépatouillez difficilement avec 1 seule autre langue…)
    – Ne pas faire l’effort de dire “Moïen” (bonjour en Luxembourgeois) en entrant dans les commerces quand les 176 autres nationalités du pays le font…
    – Parler du blanchiment d’argent ou de l’affaire Clearstream comme si c’était une affaire luxembourgeoise (alors que c’est une affaire Franco française)
    – Confondre l’allemand et le luxembourgeois ou pire dire que le luxembourgeois c’est un patois de l’allemand.
    – Arriver en retard (l’heure c’est l’heure comme dans tous les pays germaniques)
    – Traverser en dehors des passages cloutés et surtout traverser au feu rouge (même s’il n’y a personne, la loi n’a pas fait d’exception sur ce point)
    – Critiquer le paradis fiscal luxembourgeois alors que la France est le paradis fiscal de l’immobilier en Europe
    – Faire du bruit le dimanche (interdiction de couper sa pelouse)
    – Ne pas couper sa pelouse ni entretenir la façade de sa maison
    – Comparer Luxembourg ville par rapport à Paris (tendance très fréquente des Parisiens)
    – Donner ses opinions politiques lors de rencontres professionnelles
    – Clamer son parcours universitaire (faute d’université, la plupart des luxembourgeois vont dans les universités à travers l’Europe et le Monde. L’importance de la Sorbonne ou de Paris Dauphine ne l’est que pour les français)
    – Critiquer la monarchie – le Duc n’est pas de votre famille, et vous n’êtes pas son sujet donc vous n’avez pas votre mot à dire.

    La grossièreté des Français est devenue tellement insupportable qu’en 2009 des tracts virulent anti-français étaient posés sur les pare brises des voitures françaises. Par contre, les voitures des autres pays limitrophes n’avaient aucun problème de ce genre.

  9. Bonjour,
    Il serait intéressant, au delà de cette énumération,
    -de connaître les évolutions de ce qui constituerait une gaffe, éventuellement en fonction d’une typologie sociale ou socio-professionnelle par pays. Il y a pour beaucoup un effet d’usure avec le temps surtout depuis l’accroissement des relations internationales, voire des voyages non-professionnels.
    – de revenir sur les gaffes qui sont aussi valables en France.
    (exemple sur ces deux points : tendre la main à une femme, évoqué ci-dessus. En France, ça ne se fait pas non plus, du moins en accord avec les principes élémentaires du savoir-vivre, mais de moins en moins appliqué : je doute que dans une jeune start-up de la “génération Y” on pense encore à ces détails) Idem pour les échappées politiques dans des réunions de travail. (etc…) Idem pour la tonte des pelouses: il y a des réglementations (eh oui, il faut chez nous) dans la plupart des villes qui encadrent jours et heures.

    Plus loin, il conviendrait d'”étoiler” les gaffes : celles qu’en fin de compte tout un chacun (à définir : un repas de travail n’est pas un dîner officiel dans une ambassade) on pardonne sans y penser davantage. Si un américain à ma table boit du Coca avec un merveilleux camenbert au lait cru, vous voudriez que j’en sois offusqué ? bien sûr que non, j’en rigolerais. En revanche s’il me demande combien je gagne, il me mettrait dans l’embarras.

    En dernier lieu, pour constituer vraiment une information il serait judicieux de savoir et de comprendre le pourquoi des usages, en connaître en quelque sorte le fondement anthropologique et/ou historique. Ce sont ses différentes déclinaisons dans les relations sociales et les usages qui permettent d’en mesurer la pertinence, le poids, et de s’adapter à ses évolutions dans le temps ou dans les groupes sociaux, ou territoires (les nations ne sont pas toutes homogènes de ce point de vue)

  10. Benjamin PELLETIER

    @Clos – Il s’agit ici d’une simple version publique d’échanges sur le forum de discussion. Il faudrait en effet aller plus loin pour proposer une sorte de guide raisonné des relations interculturelles. L’idée d’étoiler les gaffes en question me semble très essentielle, tout comme d’analyser le pourquoi et le comment. Mais c’est là un travail colossal, qui ne peut par ailleurs être mené seul… Cela dépasse tout simplement mes capacités dans les limites des partages offerts sur ce site.

  11. Bonjour. Est-il vrai qu’en Argentine, tout le monde arrive 30 mn en retard ? Je veux dire, plutôt comme une coutume que comme un signe de négligence envers le planning.

  12. Benjamin PELLETIER

    @Matthieu – Je ne sais, ne connaissant pas le contexte argentin. Mais d’après cette source, la ponctualité est en effet relative en réunion…

  13. Franco Lagorio

    En Argentine, la salutation entre amis est avec un bisou sur la joue. Dites bonjour tout en gardant la distance peut être offensif

  14. J’ai aussi appris que c’est au plus jeune à dire bonjour en premier, pourtant j’ai été élevé en France !

    Ne pas offrir de fleurs en nombre pair, ça existe aussi en Russie. Également, la courtoisie traditionnelle russe veut qu’on arrive légèrement en retard lorsqu’on est invité, vu qu’arriver (trop) en avance voulait en gros dire « je suis pressé de manger » ! Mais il me semble que les jeunes russes ne suivent plus trop ce précepte.

    Il en manque quelques uns sur les USA également, j’en citerai juste un : oublier le pourboire ! Le salaire des serveurs américains n’est pas le nôtre, et oublier le pourboire qui leur est indispensable est sacrément mal vu, car ça fait partie des règles de savoir-vivre !
    À l’inverse, donner un pourboire au Japon c’est en gros signifier que l’employé a mal fait son travail ! Même chose quand on rajoute des condiments, du sel du poivre etc au restaurant. En gros on dit au chef « votre cuisine n’était pas parfaite » est c’est plutôt vexant…

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