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Guerre économique et intelligence culturelle – notes à propos de la réédition d’un ouvrage de Christian Harbulot

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Un ouvrage d’une grande actualité

Les éditions La Bourdonnaye rééditent Techniques offensives et guerre économique, un livre de Christian Harbulot publié initialement en 1990. Spécialiste de l’intelligence économique, M. Harbulot est directeur de l’Ecole de Guerre Economique (EGE). Il analyse dans cet ouvrage la nature nouvelle des affrontements économiques qui opposent les différents modèles d’économie de marché. L’approche est résolument pluridisciplinaire, faisant appel à différentes grilles de lecture : économiques, historiques, géopolitiques et culturelles.

Précisons d’emblée que cet article comporte sa part de subjectivité dans la mesure où j’ai suivi le master d’intelligence économique de l’EGE en 2004-2005 et où j’y enseigne depuis plusieurs années les thématiques abordées sur ce blog. Subjectivité assumée mais intérêt également objectif dans la mesure où M. Harbulot développe un angle d’analyse des phénomènes économiques qui inclut résolument les facteurs culturels.

Or, si je tiens à signaler aujourd’hui la réédition de son ouvrage, c’est que cette approche et ces analyses qui datent de 1990 conservent justement toute leur actualité, d’autant plus qu’elles semblent toujours faire fortement défaut dans le monde académique de 2012.

Dans sa version rééditée, Techniques offensives et guerre économique est précédé d’une longue introduction de Christian Harbulot rappelant sa genèse, le contexte particulier de 1990 marqué par la fin de la guerre froide et la volonté de miser sur la paix. Contrairement aux analyses de l’époque, Christian Harbulot annonce déjà l’avènement de la guerre économique. Or, cette conflictualité spécifique est désormais une réalité en 2012 (voyez par exemple sur ce blog Peugeot contraint de renoncer au marché iranien).

Vous trouverez ci-dessous un choix d’extraits en bleu où la grille de lecture culturelle est mobilisée, puis le sommaire de l’ouvrage et les moyens de vous le procurer. J’ajoute pour chaque extrait quelques éléments de commentaires et d’illustrations qui montrent toute l’actualité de ce texte de 1990. Les titres des extraits sont de mon fait.

Extrait 1 – Entreprises et sciences humaines

  • « Les tensions sous-jacentes aux échanges internationaux soulignent depuis quelques années l’importance des facteurs culturels dans la guerre économique. L’exemple de la compagnie Saint-Gobain qui a décidé d’ouvrir ses archives à des historiens pour recomposer les lignes de force de sa culture d’entreprise afin de mieux affronter les incertitudes du marché mondial, montre à quel point les sciences humaines sont désormais intégrées à la vie des entreprises et à leur devenir. » (Harbulot, p.22)

Ce passage m’intéresse particulièrement en ce qu’il met en évidence la nécessité pour les entreprises d’intégrer les sciences humaines afin de décrypter les facteurs culturels qui déterminent leur environnement. Alors que ce passage a été écrit il y a une vingtaine d’années, il faut bien admettre qu’il nous reste encore bien des efforts à faire pour parvenir à une complémentarité des compétences, notamment lorsqu’il s’agit de croiser sciences économiques et sciences humaines.

La comparaison avec la Grande-Bretagne n’est pas à notre avantage. J’en donnerai deux exemples. Le premier provient d’un article du Figaro décrivant le programme Phénix qui vise à former des étudiants de l’université au monde de l’entreprise – un programme novateur par rapport au contexte culturel français réticent à la diversité des profils en entreprise. Cette initiative est encore trop isolée et limitée dans sa portée, mais elle a le grand mérite d’exister. En Grande-Bretagne, la diversité des profils n’est pas un tabou culturel:

« Chez nos voisins anglais, en revanche, il n’est pas surprenant de retrouver à de hautes positions de l’entreprise des profils passés par des études littéraires. Diplômée d’Oxford en histoire moderne, Sian Herbert Jones, actuelle directrice financière de Sodexo affirme volontiers devoir sa réussite professionnelle avant tout à sa formation d’historienne. »

Le deuxième exemple est tiré d’un article sur la diversité culturelle dans le secteur financier. Là aussi, le retard français est manifeste, comme le constate un financier français d’origine marocaine qui a réalisé toute sa carrière dans un établissement britannique :

« Les financiers anglo-saxons viennent souvent des arts, des sciences humaines… En France, on se focalise trop, pour promouvoir les personnes, sur leur succès passé et le sacro-saint ‘PNL’ (profit & loss, terme souvent utilisé en finance de marché pour mesurer la performance des activités). On ne pense pas assez à ce que sera la finance de demain. »

Extrait 2 – Les stratégies concertées allemandes

  • « Les nouvelles puissances économiques qui menacent aujourd’hui la suprématie américaine ont une approche culturelle spécifique du libéralisme anglo-saxon. Contrairement aux Etats-Unis, le Japon et la RFA décident de leur politique économique par des stratégies concertées entre les entreprises privées ou publiques, les administrations et les réseaux bancaires. » (Harbulot, p.40)

Cette remarque sur les « stratégies concertées entre les entreprises privées ou publiques, les administrations et les réseaux bancaires » entre en résonance avec un article des Echos de février dernier au sujet de la réussite des entreprises allemandes sur le marché chinois. On en dénombre près de 5000 en Chine alors que les entreprises françaises sont moins de 900. A elle seule, l’Allemagne représente presque la moitié des exportations européennes vers la Chine.

Cette réussite est une question de compétitivité et de positionnement des produits allemands. Mais pas seulement. C’est aussi le résultat d’une stratégie de concertation telle que définie par Christian Harbulot. Voici ce qu’en dit Martine Le Boulaire, directrice du développement du réseau Entreprise et personnel :

« Sur place, c’est très frappant : les entreprises françaises sont dispersées et se sentent seules. Elles ont un rapport protocolaire avec les différentes instances censées leur apporter de l’aide. Alors que, côté allemand, une institution puissante, OAV, les accompagne concrètement et organise le partage d’information. »

L’article des Echos détaille ensuite le mode opératoire des banques locales allemandes. Elles viennent vraiment en appui de l’exportation, tandis que les PME allemandes s’organisent en communauté :

« En Chine, ce sont les « Landesbanken », ces banques locales allemandes, qui ont mis en place une structure inédite : elles effectuent en quelque sorte une prestation d’agent immobilier pour les PME allemandes, en leur proposant, dès leur installation, des bureaux immédiatement opérationnels sur un espace où elles seront entourées de compatriotes. Presque 100 PME d’outre-Rhin sont ainsi installées dans le même immeuble, sur une grosse dizaine d’étages à Pékin. A Shanghai, plus de 50 000 mètres carrés remplissent la même fonction. »

Enfin, je reproduis un graphique éloquent sur l’évolution des exportations vers la Chine de la part de plusieurs pays européens. Ce document se trouve dans le rapport dirigé par Patrick Artus sur l’émergence de la Chine (pdf) du Centre d’Analyse Economique. Le décollage des exportations allemandes vers la Chine n’en est que plus cruel par rapport à la stagnation de la France :

Extrait 3 – L’information comme ressource collective

  • « Le principal atout des Japonais est d’avoir su penser collectivement leur stratégie nationale d’entreprises en anticipant à la fois les mécanismes porteurs de la mondialisation des échanges et les nouvelles formules d’organisation découlant des avancées technologiques de la troisième révolution industrielle. C’est cette percée stratégique qui a permis au Japon de comprendre que l’industrie de l’information est la matrice de base des systèmes économiques de l’ère postindustrielle. » (Harbulot, p.119)

Comme précédemment avec le cas de l’Allemagne, l’accent est mis sur l’approche collective dont font preuve les Japonais. Il est certain qu’en partant en ordre dispersé et en structure atomisée, les entreprises ont peu de chance d’être en ordre de bataille pour affronter la conflictualité économique. L’Etat retrouve ici tout son rôle de modèle et moteur pour insuffler une dynamique économique offensive.

Le second aspect à noter ici tient au fait que l’information est une ressource collective, et non un simple enjeu de pouvoir personnel. Dans le rapport Martre sur l’intelligence économique (pdf) datant de 1994, il est indiqué que « le Japon est le premier pays industrialisé à avoir fait de l’information le levier principal de son développement », d’où un système de solidarité dans la recherche et la partage de la ressource informationnelle, qui constitue une vraie force.

Extrait 4 – Histoire et intelligence culturelle

  • « La pratique des entreprises japonaises a démontré que l’efficacité du renseignement économique est le produit des capacités d’acquisition et d’utilisation de l’information par une majorité d’acteurs. Il ne s’agit plus d’observer pour une minorité de décideurs mais d’irriguer tous les secteurs de l’économie nationale en ne limitant pas l’information économique à un rôle de plus-value marginale. Pour arriver à ce résultat, les Japonais se sont donné les moyens de tirer les bilans des expériences étrangères, en particulier dans le domaine du renseignement. Ils ont procédé à une analyse comparative des cultures dominantes du renseignement de la même manière qu’ils ont opéré pour étudier l’Histoire des Nations qui les fascine, c’est-à-dire avec une extrême minutie. » (Harbulot, p.120)

Le rapport que les Japonais entretiennent avec l’histoire ne doit pas être réduit aux enjeux régionaux en Asie ni aux postures nationalistes du gouvernement japonais. La focalisation des médias occidentaux sur les tensions dues à un passé complexe et mal assumé au Japon laisse dans l’ombre un autre rapport à l’histoire. Dans cet extrait de Christian Harbulot, ce rapport à l’histoire est réorienté vers les enjeux économiques. Or, il est manifeste que, sous cet angle, l’histoire devient un enjeu dépassionné où prime une analyse fine du passé des autres nations visant à recueillir de l’information en fonction d’intérêts bien spécifiques.

Produire des études de cas, en analyser les différents ressorts socioculturels, intégrer le fonctionnement intrinsèque d’une pensée étrangère, adopter une posture d’humilité culturelle pour apprendre des autres sans chercher à donner des leçons ni à établir un jugement de valeur, être conscient de ses points faibles, défaillances et manques à combler, voilà autant de leviers pour développer une intelligence économique efficace, inséparable de la profondeur du champ historique et de l’intelligence culturelle.

Pour l’anecdote, je me souviens d’une étonnante discussion entre un ami algérien kabyle et une Japonaise. Quand cet Algérien a précisé à la Japonaise qu’il était “kabyle”, il a été extrêmement surpris de s’entendre répondre qu’elle connaissait les Berbères car elle avait étudié leur histoire à l’école. “Comment se fait-il qu’une Japonaise connaisse mieux ma culture qu’un Français?” Car cet Algérien a ensuite évoqué toutes les fois où il a rencontré des Français qui ne connaissaient de l’Algérie que la guerre de décolonisation, et ignoraient totalement ce qu’étaient les “Kabyles“.

Extrait 5 – L’impréparation culturelle à la mondialisation

  • « Le manque d’alternatives stratégiques du pouvoir politique n’est pas la seule explication des inerties de l’économie française. Il existe aussi des pesanteurs culturelles qui confortent la population active dans son immobilisme. La faillite de l’enseignement des langues vivantes en France est un problème persistant sur lequel seuls quelques industriels éclairés ont décidé de se pencher. » (Harbulot, p.153)

Ce passage a été écrit il y a vingt ans. Et il reste malheureusement actuel. S’il y a des progrès dans la pratique de l’anglais, ils restent cependant bien en deçà de bien des pays européens. Voyez sur ce sujet l’article de ce blog Pourquoi l’anglais n’est pas notre tasse de thé ? J’ajoute à cet article un graphique tiré d’une vaste étude menée par l’Union Européenne sur les compétences en langues étrangères des lycées des pays membres. Les résultats ont été publiés en juillet dernier :

Extrait 6 – Les enjeux stratégiques des réseaux d’expatriés

  • « Les facteurs conflictuels ne sont plus seulement géopolitiques ou économiques. Ils peuvent être aussi socioculturels. Les différentes communautés d’expatriés qui se sont formées à travers le monde au cours du XXème siècle ont constitué des réseaux d’échange spécifiques, parallèles à ceux des économies nationales. Ceux-ci sont menacés à terme par les opérations de ratissage commercial menées par les entreprises des économies nationales offensives. En exploitant systématiquement les opportunités d’affaires sur les marchés du Nord et du Sud, elles portent la guerre économique sur l’ensemble des transactions internationales. Cette extension du champ des rivalités commerciales expose désormais les circuits relationnels des communautés expatriées à des attaques commerciales concertées. » (Harbulot, p.171)

Le réseau des expatriés français manque de visibilité au niveau national. D’une part, du fait même de leur éloignement géographique, les expatriés sont littéralement sortis du territoire et deviennent de fait invisibles, un peu à l’image des Français d’outremer, comme si la France se résumait à une métropole repliée sur elle-même, incapable de valoriser ses forces vives présentes dans le monde.

D’autre part, si les expatriés manquent de visibilité, c’est parce qu’il manque en France une culture du réseau, de la circulation de l’information et de la capitalisation du savoir acquis à l’étranger. Par conséquent, l’expatriation permet de vivre des expériences humaines individuelles mais ne donne pas lieu à un enrichissement collectif.

La compréhension et la cartographie des réseaux d’expatriation français et étrangers font partie des urgences de notre temps afin de décrypter la complexité des interactions et de repérer sur ces réseaux les lignes de forces et les points faibles. Cette complexité s’accroît de façon exponentielle. Pour illustrer ce propos, je reproduis trois cartes d’une récente étude sur la mobilité internationale (pdf) menée par le cabinet PwC. La première carte montre les grands mouvements d’expatriation des années 1970-1990 :

Pendant cette première période, l’expatriation concerne uniquement les grands groupes occidentaux se projetant dans les pays en développement. La deuxième carte montre une intensification de ces premiers mouvements, avec l’apparition de nouveaux acteurs de l’expatriation et de nouvelles zones de destination comme la Chine l’Inde ou le Brésil :

En 2012, nous sommes désormais entrés dans une troisième phase où l’expatriation concerne une multitude d’acteurs, brouillant à l’horizon 2020 les cartographies bien établies de 1970 à 2010. Les communautés d’expatriés essaimant à travers le globe seront innombrables, et les enjeux d’une bonne maîtrise de la problématique des réseaux par les Etats seront d’autant plus stratégiques pour repérer dans ce maillage complexe menaces et opportunités :

Enfin, je termine ce choix d’extraits avec un passage qui se passe de commentaire tant l’urgence identifiée en 1990 conserve toute son actualité en 2012 :

  • « Au cours des quarante dernières années, les antagonismes économiques et culturels ont pris une place de plus en plus importante dans les rapports de force internationaux. Une de nos failles les plus aiguës dans ce domaine est de ne pas avoir réussi à cerner notre propre démarche culturelle par rapport aux différents types de conflit. Il existe en France un véritable tabou sur les questions offensives dans la compétition commerciale. La plupart des entreprises éludent le sujet comme s’il n’existait pas ou comme s’il s’agissait d’un interdit. » (Harbulot, p.175)

* * *

SOMMAIRE DE L’OUVRAGE

Avant-propos de Christian Harbulot (2012)
Avant-propos de Christian Harbulot (1990)
Préface de Jean-Pierre Quignaux

PREMIÈRE PARTIE – La conscience du danger
1. Oser vaincre.
2. Une situation de « ni guerre, ni paix ».

I. Stratégies nationales et concurrence économique
1. Un monde économique de plus en plus complexe
2. Remise en cause de l’hégémonie américaine
3. Les carences culturelles du modèle offensif américain

II. Fractures idéologiques de l’expansionnisme économique
1. Le face-à-face Etats-Unis / Japon
2. La perception du modèle offensif japonais
3. L’extension de l’aire géographique de la « Pax Japonica »

III. Réforme de la bureaucratie et mobilisation commerciale
1. Les contradictions du monde communiste
2. La tentative de dépassement des rigidités bureaucratiques
3. Antagonismes culturels, sociétés de consommation et modes de vie

SECONDE PARTIE – La dynamique des conflits dans la mondialisation des échanges
1. Le renversement de valeurs
2. La question nationale dans la compétition économique

I. L’emploi de la force économique
1. Le non-dit institutionnel
2. Racines historiques et particularismes nationaux
3. Le dépassement de la solution militaire

II. La permanence des affrontements économiques
1. Le coton, premier conflit concurrentiel multinational
2. Les stratégies nationales dans la découverte de l’enjeu pétrolier
3. De la guerre des subsistances à l’arme alimentaire

III. De la défense économique
1. Les faux débats
2. Diplomatie économique et stratégies de terrain
3. La réalité stratégique des entreprises

TROISIÈME PARTIE – Cultures occidentales et modèles offensifs
1. L’impasse occidentale sur la stratégie de l’information
2. Les nouveaux enjeux du renseignement économique

I. L’absolutisme anglo-saxon
1. L’ethnocentrisme WASP
2. Un savoir introverti

II. La praxis allemande
1. Le partenariat de combat
2. Le pointillisme comme mode de gestion du renseignement

III. Les inerties françaises
1. Le syndrome de la ligne Maginot
2. La crise des cadres intermédiaires
3. La redéfinition des stratégies de terrain

QUATRIÈME PARTIE – Transferts subversifs dans la guérilla d’entreprise
1. Les pesanteurs stratégiques des démocraties marchandes
2. Les dérapages concurrentiels

I. Eléments de culture subversive dans la guerre économique   
1. L’acte subversif comme levier commercial
2. Les règles dialectiques de l’action subversive

II. Le traitement subversif de l’information
1. Un enjeu culturel
2. La démocratisation du savoir-faire

CONCLUSION – Les rigueurs du marché et la nécessité de combattre

* * *

  • Christian Harbulot, diplômé de l’IEP de Paris, est un pionnier de l’intelligence économique et un spécialiste de la guerre économique, concept dont il fut l’initiateur en France et en Europe. Il est le fondateur de l’Ecole de guerre économique (ESLSCA) et directeur associé du cabinet Spin Partners.
  • La collection AEGE : la vocation de la collection AEGE, publiée par La Bourdonnaye – Edition numérique, est de proposer un maximum de publications inédites, rédigées par des membres de l’AEGE spécialistes dans leur domaine de compétence (veille, influence, stratégie…), regroupés sous le vocable intelligence économique.
  • La Bourdonnaye – Edition numérique : créée par Benoît de La Bourdonnaye, la maison d’édition est lancée fin 2011 et a déjà publié près de 50 titres au format eBook.

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Quelques suggestions de lecture:

One Comment

  1. Très bon article comme toujours.
    Je suis également en train de lire l’ouvrage d’Harbulot, qui est passionnant. Je recommande à tous de le lire.

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