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Les pièges du désir: du cas Kerviel au cas français

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Retour aux sources: le désir

Si vous suivez le procès Kerviel, vous devez être comme moi assez frustré par la teneur des débats qui oscillent entre le discours formaté de l’accusé et de la banque et le langage abscons des traders, d’ailleurs souvent en difficulté pour rendre intelligibles leurs déclarations (ce qui donne un exemple flagrant d’obscurité telle qu’analysée dans l’article précédent de ce blog Vous reprendrez bien un peu d’obscurité ?).

Les procès-verbaux ayant rapidement fuité dans la presse lors de l’éclatement de l’affaire Kerviel en janvier 2008, j’avais noté les déclarations de Jérôme Kerviel à la police. Vous retrouverez facilement avec Google les extraits cités dans la suite de cet article. Ces déclarations ont le mérite de la fraîcheur avant que le trader ne s’en tienne à une stratégie de communication qui efface ce qui nous intéresse ici, à savoir le facteur humain et le facteur culturel qui ont tous deux joué un rôle majeur dans le comportement de Kerviel.

Sans prétendre à une fine analyse psychologique, je m’en tiendrai à une mise en évidence de certains ressorts du désir et de certains facteurs culturels qui apparaissent dans les premières déclarations de Kerviel. Si j’insiste d’emblée sur la question du désir, c’est que, comme dans toute affaire humaine, le premier moteur de l’action reste le désir. Celui-ci est à la fois conditionné par la constitution psychique de l’individu et par le contexte culturel dans lequel celui-ci s’inscrit.

La structuration du désir selon René Girard

Pour bien saisir la suite de cet article, je rappellerai rapidement et en les simplifiant les apports de l’anthropologue de la culture René Girard à propos de la structuration du désir.

Traditionnellement et très schématiquement, on considère le désir comme une relation linéaire entre un sujet et un objet :

Le désir trouve sa source soit dans le sujet conçu comme réservoir de pulsions demandant à s’extérioriser et à se fixer sur un objet (explication psychanalytique), soit dans l’objet dont les qualités éveillent le désir (explication du marketing « à l’ancienne » : vous désirez cette voiture parce qu’elle est belle, puissante, fiable, etc.). Bref, le désir est l’enjeu des déchirements et retrouvailles d’un couple, le sujet et l’objet.

Or, en analysant des exemples littéraires (Don Quichotte, Madame Bovary, notamment) René Girard a montré que le désir n’est pas linéaire mais triangulaire (cf. Mensonge romantique et vérité romanesque). René Girard introduit donc un troisième personnage: le médiateur, le modèle, l’inspirateur, l’exemple. Pour Girard, la ligne droite sujet – objet n’est pas la vérité du désir, au-dessus de ce couple il y a son médiateur : il peut s’agir d’une personne ou d’une idée. Je désirerai acheter cette voiture parce qu’un modèle (une personne : ami, voisin, patron, star du cinéma, ou une idée : symbole de réussite, de pouvoir, de liberté, de conscience écologique, etc.) a suscité ce désir par imitation.

La liberté en prend un coup : en réalité, nous ne choisissons que des objets désirés par un autre. René Girard introduit et généralise là une idée très forte : l’imitation, le mimétisme ou encore la mimesis, ne s’arrêtent pas à la petite enfance mais se poursuivent toute la vie, sont incessants et sont même le socle de toute culture. Avec l’imitation se développent deux phénomènes concomitants : la montée inévitable de l’indifférenciation (on finit par se ressembler à force de s’imiter) et la montée de la rivalité entre semblables (les clones veulent se différencier les uns des autres).

Un des paramètres très importants de ce modèle est constitué par la distance qu’entretient le sujet avec son médiateur.

  • Le médiateur à distance extrême : modèle de la pyramide.

C’est par exemple le fait d’utiliser des figures idéalisées dans une campagne publicitaire (Zinedine Zidane ou George Clooney sont des déclencheurs M1 du désir d’imitation au sens où je ne veux pas être Zidane ou Clooney en buvant de l’Evian ou un Nespresso mais où je serai tenté d’acheter telle marque d’eau ou de café pour imiter le désir de la star au moment où elle boit de l’eau ou du café.

  • Le médiateur à distance réduite : modèle de la communauté et du réseau.

Le médiateur et le sujet évoluent dans le même monde, ils s’imitent mutuellement. C’est par exemple se mettre à danser parce que d’autres dansent, entrer dans un magasin parce que des clients sont déjà à l’intérieur, acheter ce que mes semblables possèdent, choisir le même plat que son voisin de table, regarder les mêmes émissions, écouter la même musique, lire les mêmes livres que la plupart des gens, faire comme tout le monde.

  • Le médiateur à distance nulle : modèle de l’archipel.

Dans ce cas, le médiateur est interne, intérieur au sujet. Alors que dans le schéma de la médiation à distance extrême, le sujet admire son modèle, ici il le nie, il le rejette même avec la dernière vigueur. « Comment ça, moi, imiter ce type ?! » Ainsi, on désire être comme le modèle mais on refuse de l’admettre. Le sujet accuse même les autres de désirer comme lui, puisque lui-même désire être comme eux sans pour autant se l’avouer, d’où les phénomènes de mauvaise foi, de vanité mais aussi de conflit intérieur et de crise d’identité.

Ces apports de René Girard montrent tout le paradoxe de la nature humaine: plus on imite les autres, plus on veut croire qu’on est différent, qu’on a une personnalité originale, qu’on est libre de désirer ce qu’on désire et de penser ce qu’on pense. La conflictualité naît alors de l’antagonisme indifférenciation/différenciation : chacun est à la fois le modèle et le rival de l’autre. C’est ainsi que naît la violence exercée sur les autres mais aussi sur soi-même. Plus on se ressemble et plus on veut se distinguer : chacun accuse l’autre de l’imiter, tout le monde veut être original. Les marques jouent beaucoup sur ces thématiques en flattant l’originalité, l’anticonformisme (« Think different », « Be different », « Be like no one », etc.) en incitant à imiter ceux qui justement n’imitent personne. J’ai déjà analysé comment une campagne promotionnelle de Sony a mis en scène ces trois types de médiateur (voir sur ce blog l’article Entreprises et influence culturelle : les origines).

Kerviel et le mécanisme infernal des médiateurs du désir

Voyons à présent les déclarations de Jérôme Kerviel telles qu’elles ont été retranscrites dans les procès-verbaux de début 2008 :

EXTRAIT 1: « J’avais conscience lors de mon premier entretien en 2005 que j’étais bien moins considéré que les autres au regard de mon cursus universitaire et de mon parcours professionnel et personnel. »

Dès son recrutement, Jérôme Kerviel se trouve dans une situation de rivalité mimétique : il  rejoint l’élite de la Société Générale mais dans le service chargé d’assister les traders. On lui fait comprendre qu’il n’est pas comme les autres, il vient de l’université de Lyon, pas même de Dauphine, et encore moins de Centrale ou Polytechnique, cursus des traders de la Société Générale.

Ses semblables sont placés ou se placent à une distance extrême. Kerviel est l’un d’eux mais il n’est pas comme eux, ce qui signifie que ses collègues deviennent pour Jérôme Kerviel des modèles médiateurs de son désir de leur ressembler, et par conséquent également des rivaux. Sans connaître les particularités de la psychologie de Jérôme Kerviel qui peut révéler certaines fragilités ou prédispositions que j’ignore, il est cependant manifeste qu’il est victime d’un phénomène auquel nul n’aurait échappé à sa place : le malaise dû au fait de connaître une intégration officielle au sein d’un groupe et de vivre en même temps une exclusion officieuse de ce même groupe.

A cela s’ajoute une dimension culturelle proprement française liée à la singularité des grandes écoles et à la culture du jugement de valeur culturel (voir les articles Grandes écoles, petite élites ? et Culture du jugement et jugement de la culture). A titre d’exemple, voici un extrait du compte-rendu du procès en cours sur le site de La Tribune où un témoin de la Société Générale récuse l’idée d’avoir failli par manque de compétences (les commentaires qui suivent sont ceux du journaliste de La Tribune):

“Je ne pense pas être complètement neuneu, et si je l’étais, on était plusieurs, y compris des membres du service “risk” qui avaient des diplômes plus reluisants que moi.” Le témoin a pourtant indiqué qu’elle possédait un diplôme de 3ème cycle (DESS) en finance. On constate donc à nouveau que dans la conscience collective des membres des activités de marché de la Société Générale, seuls les diplômes des grandes écoles (Polytechnique, Mines, Centrale, Ensae) sont considérés comme “reluisants », et que ceux qui ont un parcours différent affichent un certain complexe d’infériorité.

EXTRAIT 2: « Je ne suis pas arrivé directement au front [salle des marchés], mais je suis passé par le middle-office et je suis le seul dans ce cas. Mais je ne le vis pas mal pour autant, je vous rassure. »

La mise en place de ce mécanisme infernal de la rivalité mimétique s’accentue par le fait que Jérôme Kerviel est mis à distance de ses collègues : il doit attendre cinq ans avant de rejoindre la salle des marchés. « Je suis le seul dans ce cas » : la distance se creuse donc, et la rivalité également, ne faisant qu’exacerber son désir d’être comme eux. Jérôme Kerviel se trouve alors aux prises avec deux modèles de médiateurs :

1. d’une part, le médiateur à distance nulle : il a été recruté pour faire partie de l’élite mais il n’en fait pas encore vraiment partie,

2. d’autre part, du fait des cinq années passées à distance de l’élite, celle-ci devient un médiateur à grande distance, exacerbant son désir dans la mesure où le médiateur externe et distant lui semble tout à fait accessible puisqu’il le porte en lui à distance nulle. Jérôme Kerviel se trouve un peu dans la situation de l’amateur de voitures à qui on offre une Ferrari mais à qui on interdit de la conduire pendant cinq ans parce qu’on juge qu’il n’a pas encore les compétences suffisantes pour conduire un tel bolide.

EXTRAIT 3: « Ma première expérience en ce sens remonte à 2005. J’ai alors pris une position sur le titre Allianz, en pariant sur la chute du marché. Il se trouve que peu de temps après le marché chute à la suite des attentats des Londres et c’est le jackpot de 500 000 euros. Cette date correspond à peu de choses près à mon arrivée comme trader à la SG. J’ai déjà alors l’idée d’un deal pour couvrir ma position. J’ai une attitude mitigée car je suis fier du résultat et surpris à la fois. Cela génère l’envie de continuer, il y a un effet boule de neige. »

Cette fois, Jérôme Kerviel a rejoint l’élite de la salle des marchés. Et, pour son malheur, il réussit illico un coup de maître : contre toutes les prévisions, il mise sur une baisse du marché. Et lorsque surviennent les attentats de Londres, ce que nul ne pouvait prévoir, « c’est le jackpot », à un moment clé : « cette date correspond à peu de chose près à mon arrivée à la SG ». Voilà une information très importante. A ce moment-là, quand il réalise ce coup de maître, Jérôme Kerviel vient juste d’arriver au sein de l’élite après cinq ans de « purgatoire » ou de « mise à l’essai ».

Or, son médiateur externe est toujours actif et Jérôme Kerviel ne se sent pas encore à la hauteur de son propre coup de maître. Il est face à un choix : annoncer ses résultats extraordinaires à ses collègues et supérieurs ou bien mentir, masquer ses résultats. La décision absurde est prise à ce moment-là : “J’ai déjà alors l’idée d’un deal pour couvrir ma position.” Extérieurement, elle semble absurde, folle, incohérente, mais relativement à l’état psychologique de Jérôme Kerviel, elle est la conséquence logique du jeu pervers des médiateurs où le désir s’auto-alimente (“cela génère l’envie de continuer”). [Sur cette notion de décision absurde, voyez sur ce blog De l’erreur à la catastrophe: le cheminement d’une décision absurde.]

Ainsi, il n’annonce pas son premier succès. Pourquoi ?

  • S’il l’annonçait, il aurait à se justifier sur son choix de parier à la baisse un marché que tout le monde prévoyait à la hausse : ce serait donc avouer qu’il ne doit pas son succès à son talent de trader hors norme, à sa science du marché, à sa capacité de calcul, etc., mais au simple fait imprévisible des attentats de Londres, donc au hasard.
  • Ce serait avouer que, malgré sa réussite, il s’est comporté de façon irrationnelle, absurde, enfantine, exactement comme un joueur de casino qui a gagné une grosse somme mais ne peut pas l’annoncer à sa femme parce qu’il ne lui a jamais dit qu’il jouait. Alors, il cache son gain, et mise à nouveau, grisé par la perspective de gagner encore plus.
  • On voit par là que sa décision absurde de masquer son premier succès provient d’un comportement absurde qu’il n’a pas assumé pour rester à la hauteur de ses médiateurs et les égaler (être un trader et non pas un joueur de casino).

EXTRAIT 4: « Au 31 décembre 2007, mon matelas est monté à 1,4 milliard d’euros toujours pas déclarés à la banque. A ce stade, je suis dépassé par l’événement et ne sais comment le présenter à la banque, cela représente un cash non déclaré de 1,4 milliard d’euros, or personne n’a jamais réalisé ce chiffre qui représente 50 % du total du résultat de la branche action indices de la Société Générale. Je ne sais comment le gérer, je suis content, fier de moi, mais ne sais comment le justifier. Donc j’ai décidé de ne pas déclarer à la banque et pour occulter cette somme, passer une opération fictive inverse. En passant plusieurs opérations fictives qui apparaissent perdantes à hauteur de 1,4 milliard d’euros. Début janvier 2008, je suis tiraillé entre la satisfaction de cette réussite et l’énormité du montant à annoncer sachant que ces résultats étaient générés par de fausses opérations. »

Jérôme Kerviel fait ainsi l’expérience d’une véritable torture psychologique : obtenir un succès extraordinaire et devoir le cacher, ne pas pouvoir en parler. C’est un des dilemmes intellectuels le plus difficile et le plus douloureux. Souffrance qui trouve à s’ apaiser dans la recherche de l’ivresse de la réussite : « Je suis content, fier de moi. »

Quand il affirme : « Personne n’a jamais réalisé ce chiffre », il faut mettre cette déclaration en rapport avec : « Je suis le seul dans ce cas » de ses premières années en middle office à la Société Générale. Alors qu’il a commencé à la Société Générale seul à la porte de l’élite, il se trouve maintenant seul mais au-dessus de l’élite. Il est devenu lui-même l’Unique (“personne n’a jamais réalisé ce chiffre”), un modèle de réussite, un médiateur externe à extrême distance des autres. C’est la métamorphose du bouc émissaire en héros exemplaire. Position qu’il va assumer en devenant le « maître » d’un jeune trader.

Résumons les trois étapes clés de son cheminement :

  1. Il était différent des autres parce qu’exclu de l’élite, d’où exacerbation de son désir d’être comme eux (rivalité mimétique).
  2. Quand il a rejoint l’élite, il a réalisé un coup de maître avant d’avoir eu le temps de s’identifier à ses anciens modèles, d’où un conflit entre ce qu’il est et ce qu’il réalise, et la décision absurde de masquer un coup de maître qu’il doit essentiellement au hasard.
  3. Au fur et à mesure de ses succès, il s’est retrouvé au-dessus de l’élite, à la pointe extrême d’une position intenable de médiateur externe incapable de médiatiser qui que ce soit…

Kerviel, une exception française?

Le basculement de Jérôme Kerviel a donc eu lieu lors de ce moment très précis où il a décidé de maquiller un premier succès. Mais, sans exonérer Kerviel de sa responsabilité, ce basculement doit se comprendre comme le résultat de tout un ensemble de phénomènes où se croisent le facteur humain (le désir d’être comme les autres) et le facteur culturel (l’exacerbation de ce désir du fait de statut inférieur par rapport aux traders issus d’écoles prestigieuses).

La culture d’entreprise est l’émanation de multiples facteurs culturels de la société. Là où la Société Générale a – entre autres – failli, c’est dans la reproduction au sein de l’entreprise des castes et des élites de la société française, ironiquement en conformité avec son nom, la “Société” Générale. Il y a là en germe de nombreux risques pour l’entreprise lorsque le facteur humain se trouve aux prises avec les mêmes frustrations et les mêmes pièges du désir que dans la société.

Y a-t-il une fatalité dans cette reproduction des obstacles culturels ? On peut se le demander quand on analyse les facteurs humains et culturels qui interviennent dans la sécurité des données IT en France (sur ce blog, ici) ou dans les freins à l’innovation (ici). Cependant, certaines entreprises réussissent à produire un environnement managérial plus en adéquation avec le facteur humain. Mais, il est vrai que, selon le classement établi par Great place to work, sur les vingt premières entreprises où les salariés déclarent aimer travailler en France, seulement sept étaient françaises en 2004, et cinq en 2005…

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Quelques suggestions de lecture:

4 Comments

  1. Bonjour,
    Ton article présente ici une analyse fort pédagogique et pragmatique de ce dossier. J’aurais aimé toutefois en avoir une contre analyse se plaçant cette fois ci du coté hiérarchique. Ce trader n’a t il pas finalement fais l’objet d’une manipulation machiavélique de la part de hauts responsables ? Il était jeune, ne faisant pas partie de l’élite, mais en lui faisant croire qu’une chance unique lui était offerte de devenir “le Roi” moyennant une phase d’intronisation de 5 ans, se peut il que l’on ait assisté à la création de toute pièce d’un pion d’échiquier servant à bousculer les marchés ? La finance mondiale suivrait elle en partie les règles du jeu de GO ?…..

  2. Benjamin PELLETIER

    Bonjour Pécheux, je serais très preneur des procès-verbaux des responsables hiérarchiques de Kerviel… Ce serait certainement très instructif. Maintenant, qu’il y ait eu manipulation du soldat Kerviel, je n’en sais strictement rien. Cela supposerait de la part de ses supérieurs une surprenante inconscience dans la mesure où le trader s’est mis à engager des montants pharaoniques.

  3. très intéressant comme article
    bravo 🙂

    (je flatte ton désir de reconnaissance? 😉
    non vmt bien!

  4. Benjamin PELLETIER

    @ Marcadès – Sans nul doute! Qui n’a pas besoin de médiateurs du désir? Et puisse ce commentaire être le médiateur pour le désir de lecture d’autres internautes…

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