Arabie saoudite, Asie, Moyen Orient, Pays

L’Arabie saoudite pour les nuls (ou petite leçon de saoudologie à l’usage du sénateur Philippe Marini)

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L’invité mystère

Le sénateur Philippe Marini préside depuis 2007 le groupe d’amitié France-Arabie Saoudite-Pays du Golfe qui comprend 38 de ses collègues. Des délégations se rendent régulièrement sur place pour rencontrer les autorités et les hommes d’affaires locaux, comme par exemple lors du voyage du 30 mars au 7 avril 2012 en Arabie saoudite, au sultanat d’Oman et aux Emirats Arabes Unis (compte-rendu ici, pdf). Le groupe organise également des colloques et conférences sur le Moyen Orient.

La vocation de ce groupe est de tisser et d’entretenir des liens avec la région du Golfe, d’œuvrer à une meilleure compréhension mutuelle et de favoriser les échanges aussi bien économiques que culturels avec la France. La concentration d’enjeux stratégiques autour des ressources énergétiques, des relations commerciales et de la géopolitique justifie en effet les efforts côté français pour un dialogue interculturel fructueux – à condition de ne pas commettre d’impair et d’œuvrer avec discernement.

Sur ce dernier point, on est en droit de s’interroger quand on lit l’article en page 2 du Canard Enchaîné du 5 juin : « Un mystérieux prince saoudien s’offre le Sénat ». On apprend que le Palais du Luxembourg va recevoir à dîner le 27 juin le « prince Al Saoud », ainsi que des centaines d’invités. En fait, ce Saoudien a contacté Philippe Marini il y a quelques semaines pour proposer de coorganiser cet événement et de prendre à sa charge tous les frais de réception, une aubaine en période de pénurie. Mais, comme le note le Canard Enchaîné :

« Problème : Marini ne sait pas vraiment qui il invite. »

Le journal a contacté le sénateur et il semble en effet quelque peu dans le brouillard – ou dans le sable :

« Il y a plusieurs centaines de princes en Arabie saoudite, et beaucoup portent le même nom. Ça ne renforce pas la visibilité de ce milieu, difficile à pénétrer, sauf à être saoudologue, comme il y avait des kremlinologues. »

Si œuvrer avec discernement est une condition essentielle dans les relations avec les pays du Golfe, il est manifeste que le président du groupe d’amitié France-Arabie Saoudite-Pays du Golfe a des progrès à faire en la matière. Son commentaire au Canard Enchaîné s’apparente à : « Je n’y connais rien, de toute façon on n’y comprend rien et puis c’est tellement opaque qu’il n’y a rien à y comprendre ».  Que sait le sénateur alors ? Il sait que la famille régnante s’appelle Al Saoud et que les Saoud sont des gens puissants. Il est contacté par un Al Saoud, un prince prêt à payer les frais de réception, ce qui suffit à asseoir sa crédibilité aux yeux du sénateur, quitte ne pas se préoccuper en premier lieu de l’identité exacte de celui qu’il va recevoir au Palais du Luxembourg.

En manque de saoudologie

Revenons sur le commentaire de Philippe Marini :

  • « Il y a plusieurs centaines de princes en Arabie saoudite… » Robert Baer, ancien agent de la CIA qui a passé 21 ans au Moyen Orient, estime que la famille Al Saoud comprend plus de 30 000 membres, estimation datant de 2004 et appelée à doubler d’ici la prochaine génération. Parmi ces 30 000 Al Saoud, il y aurait 3 000 à 4 000 princes (estimation toujours de 2004) qui sont financièrement pris en charge par l’Etat et bénéficient de nombreux privilèges (rente, accès « facilité » à la propriété foncière, gratuité à bord de la compagnie nationale Saudi Airlines, etc.). Afin de redoubler de vigilance, Philippe Marini a donc tout intérêt à avoir conscience qu’il n’a pas affaire à « plusieurs centaines de princes » mais à une réalité autrement plus complexe.
  • « Il y a plusieurs centaines de princes en Arabie saoudite, et beaucoup portent le même nom. » Non, pas beaucoup : tous portent le même nom, Al Saoud, si l’on se réfère à la famille régnante ou à l’alliance par la mariage à la famille régnante (par exemple, des femmes Al Sudayri sont traditionnellement mariées à des Al Saoud). Au sens strict, les titres de « prince » et « princesse » sont réservés au clan des Al Saoud.

En revanche, parmi les Al Saoud, beaucoup portent le même prénom, ce qui engendre de nombreux homonymes si l’on s’en tient uniquement au prénom et au nom pour identifier une personne. Il y a ainsi plusieurs princes Khaled Al Saoud, par exemple. Pour pouvoir s’y retrouver, les Saoudiens ont l’habitude de donner leur ascendance, ce qui permettra de distinguer le prince Khaled bin Fayçal Al Saoud du prince Khaled bin Sultan Al Saoud, l’un ayant pour père Fayçal et l’autre Sultan.

  • « Ça ne renforce pas la visibilité de ce milieu, difficile à pénétrer, sauf à être saoudologue » : raison de plus pour faire preuve de discernement et pour ne pas se laisser aveugler par un nom prestigieux. S’il y a des milliers de « prince Al Saoud », ne faut-il pas être extrêmement prudent et éviter de crier victoire parce qu’on en tient un et que ce supposé gros poisson est prêt à financer la réception en son honneur ?

Mais le président du groupe d’amitié France-Arabie Saoudite-Pays du Golfe a l’expérience de ces pays et il sait très certainement que le préalable à toute interaction est le profilage du contact. C’est une vérité valable dans le monde entier, mais encore plus dans les pays fortement collectivistes, où l’appartenance au groupe détermine votre identité individuelle, votre rang dans la société et votre destin. Identifier le groupe d’appartenance (famille, clan, tribu) est donc une étape essentielle, à la fois pour ne pas commettre d’impair et pour ne pas se rapprocher de quelqu’un dont le groupe d’appartenance est en disgrâce ou en relation d’hostilité avec d’autres contacts locaux qui sont d’une importance majeure pour vos intérêts.

Les questions à se poser

Avant de développer des interactions, il est indispensable de se poser certaines questions. Je suggère donc à Philippe Marini d’en prendre note et de tout mettre en œuvre pour y apporter des réponses avant de s’engager trop fortement dans la relation avec son contact saoudien :

1) Quel est le nom complet de votre contact saoudien ? « Prince Al Saoud » ne veut rien dire, même pour un Saoudien. Pour identifier ce contact, il faut sa généalogie complète, ce que les Saoudiens ont l’habitude de donner pour justement éviter les homonymes et être reconnus selon leur rang. Prenons un exemple célèbre, le prince Al Walid bin Talal bin Abdul Aziz Al Saoud (propriétaire du George-V à Paris) dont le nom à rallonge signifie « je suis Walid, fils de Talal, lui-même fils d’Abdul Aziz Al Saoud, fondateur du Royaume d’Arabie saoudite ».

Il est invraisemblable que le Sénat ne soit pas capable d’obtenir le nom complet de ce prince Al Saoud, soit via l’entourage préparant la rencontre du 27 juin, soit via son cabinet ou son bureau. Si les Saoudiens refusent de vous donner cette information basique, mon conseil est d’annuler immédiatement ce dîner du 27 juin : vous êtes tombé sur un illuminé qui met en avant sa lignée et sa fortune pour sa petite gloriole personnelle. Une fois le nom complet connu, il n’est pas difficile d’établir son profil familial en remontant à son père et éventuellement à son grand-père (le Canard Enchaîné évoque un « jeune prince »), puis en identifiant sa mère, ses frères et sœurs. Pour cela, Wikipedia est bien alimenté, mais aussi Datarabia.

2) A quel clan ce prince Al Saoud appartient-il au sein même de la famille Al Saoud ? Cette famille comprenant des milliers de membres, il est évident qu’elle est aussi structurée en fonction d’affinités bien spécifiques mais aussi de rivalités et d’hostilités. Il faut ainsi identifier les Al Saoud qui ont la même mère et l’influence de celle-ci au sein de la famille. Voyez par exemple ceux qu’on appelle « les sept Sudayri », ces sept Al Saoud qui ont eu la même mère (Hassa bint Ahmad Al Sudayri qui fut l’épouse préférée du fondateur du royaume) et qui noyautent le régime depuis des décennies pour en tirer les plus importantes ficelles.

3) D’où ce contact saoudien tient-il sa fortune ? Il est prêt à financer la réception au Palais du Luxembourg, il vient faire ainsi la démonstration de sa richesse, mais d’où vient celle-ci ? Doit-il sa fortune à un héritage familial, à ses propres efforts, à des commissions perçues sur des appels d’offre, voire à de la corruption et à des activités occultes ? Il serait tout de même quelque peu gênant que le Sénat se mette en quatre pour un individu peu recommandable.

4) Quelles sont l’autorité et la crédibilité de ce contact saoudien ? Autrement dit, il faut définir avant toute chose quelle est son influence réelle, s’il peut réellement apporter un plus aux relations franco-saoudiennes, et par suite aux entreprises françaises. A-t-il du poids au sein de sa propre famille, est-il écouté, peut-il ouvrir des portes ? Encore une fois, il serait dommageable d’accorder tous les honneurs à un « prince Al Saoud » qui serait en fait la honte de sa famille et qui chercherait par cet événement prestigieux, non pas à développer les relations avec la France, mais à se racheter une conduite ou, tout simplement, à faire parler un peu de lui pour briller auprès de ses pairs.

5) En quoi ce dîner s’intègre-t-il dans une stratégie d’influence pour les intérêts français ? S’agit-il juste d’un dîner pour entretenir la relation dans un cadre prestigieux ou d’un événement pensé pour s’intégrer dans un dispositif cohérent d’influence visant à promouvoir les intérêts français à un moment clé ? Il intervient en effet à un moment où de nombreuses entreprises françaises et étrangères de l’énergie se positionnent en Arabie saoudite dans l’espoir d’obtenir une part du gigantesque marché à plus de 100 milliards de dollars pour développer le nucléaire et le renouvelable dans le royaume. Le Sénat aurait-il identifié dans ce prince saoudien un levier pour valoriser la position française et a-t-il pris contact avec les entreprises concernées pour agir de concert ?

Sans réponse à ces cinq questions, il est déconseillé de lancer tout événement avec un Saoudien, aussi prestigieux et riche puisse-t-il paraître. Mais ne serait-ce pas de même avec un Russe, un Chinois ou un Américain?

Un Al Saoud peut en cacher un autre

Dans le même article, le Canard Enchaîné mentionne un autre « prince Al Saoud » qui a récemment privatisé des parties de Disneyland Paris pour y passer un weekend avec une soixantaine d’amis – pour une facture de 15 millions d’euros. Le journal se demande si ce ne serait pas le même « prince Al Saoud » que celui du Sénat. En effet, sans plus de précision sur le nom, il est difficile de savoir à qui on a affaire. Dans Libération, on en apprend un peu plus sur cet amateur de Disnelyland :

« Fahd Al Saoud, fils du défunt prince héritier d’Arabie Saoudite Nayef ben Abdel Aziz, a par ailleurs lui-même écrit le scénario de la parade, avant de l’envoyer aux responsables du parc d’attraction pour validation. »

Le prince Fahd Al Saoud à Disneyland – capture d’écran du journal d’information de M6

Donc son nom complet est Fahd bin Nayef bin Abdul Aziz Al Saoud. Nayef, son père, était le puissant ministre de l’Intérieur du royaume de 1975 à 2011, puis brièvement le prince héritier (n°2 du régime donc) du 27 octobre 2011 au 16 juin 2012, jour de son décès. Nayef s’est marié trois fois, il a eu dix enfants, dont une fille avec sa première épouse : Jawahir, quatre enfants avec sa deuxième épouse : Muhammad, Noura, Saoud, Sara et cinq autres avec sa troisième épouse : Nouf, Nawaf, Mishail, Hayfa et Fahd.

Celui qui a passé le weekend à Disneyland est ainsi le plus jeune de la famille. Si son père a été un pilier du régime saoudien, sa mère est en revanche une personnalité fantasque, dépensant sans compter et devenue récemment célèbre en France pour une ardoise de 1,5 million d’euros d’impayés. D’après le Nouvel Observateur, elle s’est également distinguée aux Etats-Unis en 1995 en battant sa bonne et son chauffeur qu’elle soupçonnait d’un vol de bijoux. Au début des années 1990, elle loge pour une longue durée à l’hôtel Swan du parc Disney World. Le petit Fahd a alors cinq ans.

Comment connaît-on son âge au moment où sa mère réside à Disney World ? Parce qu’en 2004, le prince Fahd bin Nayef Al Saoud a 19 ans selon une dépêche Reuters. Il est alors en mauvaise posture : deux ans auparavant, il a tué par arme à feu un adolescent de son âge dans une rue de Riyadh. Le prince est condamné à mort par décapitation en place publique. Alors que la sentence allait être exécutée et qu’il avait déjà les yeux bandés, le père de la victime a pardonné au prince qui, conformément à la loi saoudienne, a été libéré.

En 2013, le revoici donc. Le prince Fahd bin Nayef Al Saoud a désormais 28 ans. Il vient de faire le tour du monde des parcs Disney et termine son périple par un weekend à Disneyland Paris pour 15 millions d’euros. Sa mère fait honte à sa famille, son passé ne plaide pas en sa faveur, son comportement actuel ne semble pas très équilibré pour un homme de 28 ans.

Revenons donc à notre mystérieux prince Al Saoud qui s’est offert le Palais du Luxembourg pour le 27 juin : Et si c’était le même ? D’un côté, la chose semble douteuse tant le Sénat semble éloigné des préoccupations futiles du prince Fahd ; d’un autre côté, il lui faut bien retrouver un peu de crédibilité et montrer à sa famille qu’il est passé à l’âge adulte. Se faire recevoir au Sénat pourrait être une occasion en or pour y parvenir. Mais, comme l’écrit le Canard Enchaîné, ce serait “prendre les sénateurs pour des Mickey”.

Autant dire qu’il est indispensable que Philippe Marini obtienne le nom complet de son prince saoudien pour se faire une idée claire de l’identité de celui qu’il invite, identité qui passe par la connaissance des prénoms de son père et de sa mère. Cela aurait dû être le premier réflexe dès la prise de contact, le second étant ensuite d’établir un profil détaillé de cette personne avant de développer un quelconque projet commun.

Quant au prince Fahd bin Nayef bin Abdul Aziz Al Saoud, il n’est pas difficile de le suivre à la trace. Si j’ai mis en tête de cet article une longue litanie de princes cités dans un communiqué officiel, ce n’est pas seulement pour le caractère surréaliste de cette liste de noms et de titres pompeux. C’est aussi parce qu’à la fin de cette liste de princes Al Saoud qui ont salué le prince héritier Nayef bin Abdul Aziz Al Saoud le 2 mars 2012 – certainement une dernière fois, vu son état de santé -, on retrouve notre amateur de Disneyland, venu accompagner son père mourant:

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8 Comments

  1. Bien vu!
    Il faudrait enfin que la France arrête de lécher les bottes à ce pays, moi qui vis ici depuis quatre années j’attends le moment où les stocks de pétrole vont arriver à la fin , encore 30 ou 40 ans….
    Mais quand la France, qui produit tant de richesses sans avoir la moindre matière première dans ses sols, va t-elle enfin reconvertir ses industries liées au pétrole?
    Il est grand temps de penser a l’après pétrole, que font nos grandes industries nationales pour s’y préparer?
    Il faut se bouger et arrêter de demander l’aumône à ce pays!
    merci

  2. Je constate que vous attaquez une haute instance publique de votre pays et, à moins que vous ayez entre les mains un arbre généalogique complet des quelques milliers de princes de la famille Al-Saoud, et que M. Marini a refusé votre assistance, je n’arrive pas à justifier votre attaque.
    Par ailleurs, vous passez sous silence presque la signification d’inviter quelqu’un chez lui!
    Aux yeux des riches arabes ce n’est qu’une aumône, et à nos yeux c’est de la corruption illégale.
    En fait, si un dignitaire étranger veux honorer quelqu’un, il organise dans le lieu de sa résidence: hotel, salon de l’ambassade, etc. un repas à son honneur.
    Il est par contre humiliant de voir un étranger débarquer chez vous avec un repas complet pour lui, ses accompagnateurs et les gens de la maison. Ceci d’après la mentalité moyen orientale ou occidentale.
    Deux cas de figures:
    Ce Prince vient en visite officielle: dans ce cas c’est au autorités consulaires Françaises de fournir toute information utile concernant sa personne, l’objet de sa visite, etc. et c’est aux autorités Françaises ici d’assumer les dépenses de sa visite et de l’inviter à l’Elysée, au Luxembourg, etc.
    En visite privée: quelque soit le rang de cette personne, des officiels pourront éventuellement l’inviter ou accepter ses invitations, mais il n’est absolument pas concevable de lui permettre de s’approprier le Palais du Luxembourg, qui n’est pas, si mes souvenir son bons, n’est pas une salle de fête à louer.
    Respecter les autres en se respectant soi-même est la clé universelle des relations multiculturelles.

  3. Benjamin PELLETIER

    @Armand:
    1) Cet article n’est que la reprise d’une brève parue dans le Canard Enchaîné. Il apporte des éléments de contexte qui ne sont pas fournis par l’hebdomadaire. Il comporte de l’ironie dans son titre mais sans intention malveillante. Au moment où je l’ai mis en ligne, je l’ai également envoyé au sénateur Marini, assorti d’un petit mot, et cela par courtoisie.

    2) Concernant les Al Saoud, il y a quantité d’informations en ligne pour reconstituer la généalogie des branches les plus importantes de la famille – et j’ai donné quelques clés et liens internet pour décrypter cette famille complexe. Je ne vois pas en quoi c’est une “attaque” que de suggérer la précaution minimale d’identifier la personne qui va être reçue le 27 juin, une précaution qui concernerait aussi – comme je le précise – un Chinois, un Russe ou un Américain qui serait invité au Palais du Luxembourg.

    3) Ce prince n’a pas été invité, il “s’est invité” – et c’est bien différent. Il est évident que j’espère sincèrement que cette personne est à la fois crédible et influente pour favoriser les relations franco-saoudiennes. Dans l’immédiat, on ne dispose pas – et apparemment M. Marini non plus – d’informations sur cet aspect. A suivre donc.

  4. @Benjamin
    Ce qui me choque c’est:
    “En fait, ce Saoudien a contacté Philippe Marini il y a quelques semaines pour proposer de coorganiser cet événement et de prendre à sa charge tous les frais de réception, une aubaine en période de pénurie.”
    Si le Sénat accepte ce fait, ceci ne pourrait se traduire que par un acte de mendicité de la France et donc d’humiliation qui mettrait la France en situation de faiblesse évidente. Et les Moyen-Orientaux n’ont aucun respect pour les gens qui ne se respectent pas.
    Si je me permet d’intervenir, c’est parce que j’ai passé une dizaine d’année dans les pays du golfe, principalement aux Emirats Arabes Unis, où j’ai réussi à établir des relations basées sur le respect mutuel avec plusieurs personnalités locales.
    Si vous avez la possibilité, prière de mettre M. Philippe Marini en garde contre une telle pratique et son interprétation dans la mentalité moyen-orientale, que vous connaissez certainement. Je n’ai, malheureusement, pas les contacts nécéssaires, en France, pour le faire personnellement.

  5. Benjamin PELLETIER

    @Armand – Je vous rejoins tout à fait sur ce point… Le seul fait de payer pour se faire inviter ne justifie pas que cette personne soit reçue, mais la qualité du relationnel oui. Sur cette dimension, nous n’avons pas beaucoup d’éléments pour nous faire une idée, à part le fait que le sénateur ne semble pas connaître ce prince – ce qui laisse supposer que nous sommes encore loin du niveau de respect nécessaire aux interactions, une faille que vous avez tout à fait raison de souligner.

  6. Le Prince a-t-il réglé la facture?

  7. Benjamin PELLETIER

    @LZ – Il a très certainement payé la facture comme il l’avait promis. Pour l’instant, je n’ai pas eu d’écho dans la presse de cette rencontre… A suivre…

  8. Merci pour ce billet, riche en informations!
    La question princière est également abordée, sous un angle différent, dans l’article ci-après:
    http://orientxxi.info/magazine/game-of-thrones-a-riyad,0566

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